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Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e

Rudolph Karl Bultmann (1884-1976)

Traduction par Marie-Claire Lefeuvre (le 11 décembre 08), à partir de l’encyclopédie libre Wikipedia en version anglaise  (beaucoup plus développée que l'actuelle version française).

Karl Rudolf Bultmann (20 août 1884 - 30 juillet 1976) est un théologien
allemand de tradition luthérienne . Il a été pendant trois décennies, professeur d’études néo-testamentaires à l'Université de Marburg. Il a presque complètement établi la frontière entre l’histoire et la foi en écrivant que seule l’affirmation du Christ crucifié était nécessaire à la foi chrétienne.


Sa formation

Bultmann est né à Wiefelstede, près d’Oldenburg ; il est le fils d'un pasteur luthérien. Il passe son baccalauréat à l’ Altes Gymnasium d’Oldenbourg, ensuite il étudie la théologie à Tübingen pendant trois trimestres, puis il étudie durant deux trimestres à l’Université de Berlin, et enfin il va à Marbourg pour deux trimestres supplémentaires ; il soutient sa thèse de doctorat en 1910 sur les épîtres de saint Paul. Deux ans plus tard il est " habilité " et devient chargé de cours pour le Nouveau Testament à Marbourg, puis, brièvement, à Breslau et à Giessen ; il retourne ensuite à Marbourg en 1921 où il est nommé professeur ; il y restera jusqu’à sa retraite en 1951.

Bultmann a été l'élève de Hermann Gunkel,
Johannes Weiss, et Wilhelm Heitmüller.
Ernst Käsemann, Günter Bornkamm, Hannah Arendt et Helmut Koester ont été parmi ses élèves.

Ses convictions au sujet de Jésus

Son Histoire de la tradition synoptique (1921) est toujours très respectée aujourd’hui, et considérée comme un outil indispensable à la recherche sur les Evangiles, même par des chercheurs qui rejettent ses analyses sur les tropes (figures de style) de la rhétorique classique, ou sur les unités de narration qui constituent l’assemblage des Evangiles, ou encore sur la " Forme critique " [c’est à dire la superposition au cours du temps de strates (couches rédactionnelles) du texte par de nombreux utilisateurs, de la tradition orale jusqu’à la rédaction définitive des Evangiles,] : c’est là que Bultmann a été le plus influent.

Le but de la " critique de la forme " est de déterminer la forme originale d'un morceau de récit, d’un sermon dominical ou d'une parabole. Dans le processus nous apprenons à distinguer des ajouts et des formes secondaires, ce qui nous mène à d’importants résultats pour l’histoire de la tradition.

En 1941, il a appliqué cette méthode de la critique de la forme à " l'Evangile de Jean ", dans lequel il distingue la présence en filigrane d’un texte perdu, n’ayant alimenté que ce seul évangile de Jean ; on peut l’appeler : " l’Evangile des Signes ".

Cette monographie [L’Evangile de Jean], très controversée à l'époque, est une étape importante dans la recherche sur le Jésus historique. La même année, sa conférence : Le Nouveau Testament et la Mythologie : La question de la démythologisation du message du Nouveau Testament fait appel à des spécialistes pour replacer la théologie traditionnelle dans le cadre de la philosophie de Martin Heidegger - le collègue de Bultmann - et pour s’efforcer de rendre accessible à un public lettré moderne la réalité des enseignements de Jésus. Bultmann restait convaincu que les récits de la vie de Jésus offraient de la théologie sous forme de contes. Les leçons étaient enseignées par le langage familier du mythe. Elles ne devaient pas être exclues, mais expliquées, pour être encore comprises de nos jours. 

Bultmann pensait que la foi deviendrait notre réalité quotidienne. Pour Bultmann les peuples de la terre semblaient être toujours déçus et perturbés. La foi doit être un acte vital posé par la volonté, non pas un découpage et une extraction de " preuves anciennes ".

La démythologisation bultmanienne, avec plus d’acuité que le désenchantement du monde formulé par Max Weber, et, actuellement, par Marcel Gauchet, rend compte de la situation du fait religieux au sein même de la post-modernité. Elle soumet aux méthodes de l’histoire la plus rigoureuse l’ensemble du corpus scriptural néo-testamentaire et ne fait commencer la théologie chrétienne qu’après cette critique.

Une telle approche, indépendamment de tout présupposé confessionnel et même de toute lecture des textes croyante ou agnostique, réintègre le corpus chrétien à l’intérieur d’un savoir susceptible, tout comme un autre, d’une étude de nature scientifique. Il porte " la critique de la forme " si loin qu’il va jusqu’à s’interroger sur la valeur historique des Evangiles. Certains universitaires et d’autres critiquèrent le scepticisme trop poussé de Bultmann en ce qui concerne la fiabilité historique des récits évangéliques.

L’influence de Bultmann ne s’est pas vraiment fait sentir avant la publication de Kerygma and Mythos (le Kérygme * et les mythes) (1948). * Kérygme : étymologie grecque ; les fondements de la foi chrétienne ; les premières confessions de foi.

Walter Kunneth, luthérien conservateur de l’Eglise confessante, nous fournit quelques points de vue intéressants sur l’œuvre de Bultmann dans : Die Theologie der Auferstehung (La théologie de la Résurrection).

Bibliographie des oeuvres de l'auteur et sur l'auteur : voir l'article de Wikipedia

Pour un point de vue critique sur la sous-estimation de la valeur historique des évangiles par K. R. Bultmann, voir Michel Benoît : "Bultmann, le Jésus de l'histoire et le Christ de la foi".

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