Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
Cantique de l’Envoyée
Marie-Madeleine,
Jésus t’a séduite
et tu t’es laissée séduire.
Il t’a menée par des chemins nouveaux.
Tu as choisi la meilleure part,
Elle ne te sera point ôtée.
Ton Sauveur avait du baume
Pour toutes tes plaies
Et toi tu as répandu sur Lui
Le nard le plus précieux
En vue de Sa sépulture.
Que l’audace de ton cœur aimant
Nous attire auprès de Jésus
Pour écouter Ses paroles
Recueillir Sa tendresse
Et puiser la force de nos engagements.
Et quand tout semble perdu
Apprends-nous à Le chercher encore.
Lui, Le Plus-Que-Vivant, nous enverra à nouveau
Vers les êtres désorientés
Proclamer la Bonne Nouvelle,
Guérir toute blessure,
Enseigner toute chose,
En mémoire de Toi, la Préférée du Verbe de Dieu.
Marie-Madeleine, l’Envoyée des Envoyés
Accueille notre Oui
Pour qu’advienne en nos cœurs
Le Règne de l’Amour Transfiguré.
Marianne Putallaz*, catholique, canton suisse du Valais, le 22 juillet 2012
« En juillet dernier, une amie et compatriote est décédée après une lutte de 12 ans contre le cancer. C'est en pensant à elle et à tout ce que nous avions échangé durant toutes ces années et particulièrement durant les six derniers mois où elle était en soins palliatifs à la maison ou à l'hôpital que j'ai écrit la prière suivante concernant Marie-Madeleine » (message du 10 septembre à Jean-Claude Barbier)
* Marianne Putallaz a écrit en 2004 le "Credo laïque" que l'on peut lire entre autres sur le site de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (lien).
Illustration : Apparition de Jésus à Marie-Madeleine, icône peinte à la main à l'atelier de La Beraka du monastère Notre-Dame de Bon Secours ( lien)
Ndlr - Marie-Madeleine, dans la tradition catholique, réunit trois Marie mentionnées dans les évangiles. Il y a d’abord, Marie de Magdala / la Magdaléenne / sans doute, comme son nom l’indique, originaire du village Magdala, petit village de pêcheurs sur la rive ouest de la Mer de Galilée, au nord de Tiberiade.
Rien ne permet de la confondre avec Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare. Il est dit que cette Marie avait la meilleure part car elle écoutait les paroles du rabbi Jésus (Luc, 10 : 38-42) alors que Marthe était aux fourneaux, comme il se doit pour les femmes de cette époque, pour préparer le repas des invités ! Marthe est sans doute l’aînée car elle est la maîtresse de la maison : elle reçoit Jésus dans sa maison.
Luc ne donne pas le nom du village, mais c’est l’évangile de Jean qui le fait (Jn 11,1). Cette source, reproduit la différence entre les deux sœurs : une Marthe active qui se rend immédiatement auprès de Jésus lorsqu’il arrive au village après avoir appris le décès de Lazare, et une Marie contemplative qui attend à la maison ; et là aussi c’est elle qui attire le regard de Jésus lequel est troublé en la voyant pleurer (Jn 11:33).
Et puis, il y a cette mystérieuse femme anonyme qui verse du parfum sur la tête de Jésus (selon Matthieu et Marc) ou sur ses pieds (selon Jean) pendant que celui-ci est à table : elle habite à Béthanie et Jésus y est aussi chez Simon le Lépreux (Mt 26:6-7 et Mc 14:3). C’est Jean seul (Jn 12, 3) qui nous dit qu’il s’agit bien de Marie, la sœur de Marthe et de Lazare ! On retrouve une scène tout à fait semblable chez Luc (7, 36-50) mais cette fois-ci non localisée à Béthanie mais à Naïn ou faisant suite au séjour de Jésus à Naïn (Lc 7, 11). Jésus et ses disciples sont entrain de manger chez un pharisien appelé Simon. On y retrouve l’hôte appelé Simon, le vase de parfum, l’onction sur les pieds et l’étonnement des présents. Luc précise qu’il s’agit d’une pécheresse de la ville notoirement connue (7, 37). La thématique est pratiquement la même et fait suite à une résurrection, celle de Lazare dans le premier cas, celle du fils de la veuve du village Naïm dans le second cas ; et Luc en conséquence est absent de l’événement de Béthanie.
Attention ! Rien ne dit non plus que Marie-Madeleine fut pécheresse. Certes, Jésus délivra la Magdaléenne de 7 démons sans qu’il nous soit dit de quoi elle souffrait, sinon que 7 désigne un grand nom dans la numérologie biblique. Mais il s’agit de démons et non de péchés. Les démons – en ce temps là – tourmentaient les humains dans leur santé, ce qui est tout autre chose que des fautes morales ou rituelles, même si les pieuses personnes pouvaient penser que Dieu peut punir en envoyant des démons !
Quoiqu'il en soit, guérie par Jésus, Marie-Madeleine le suit jusqu’au pied de la Croix (Mt 27,56 ; Mc 15, 40, Jn 19, 25 ; Lc 23, 49 évoque cette présence de femmes « qui l’avaient suivi depuis la Galilée », mais sans donner de nom précis). Elle assiste à la mise au tombeau (Mt 27, 61, Mc 15, 47 ; et Lc 23, 55 selon la formule générale déjà citée). Elle se rend au tombeau le dimanche matin pour embaumer le corps de Jésus, seule selon Jean (Jn 20, 1), avec « l’autre » Marie (Mt 28, 1), sans doute la mère de Joset (Mc 15, 47), ou bien avec Marie la mère de Jacques et Salomé selon Mc 16, 1, ou bien encore avec Jeanne et Marie la mère de Jacques (Lc 24,10). Dans l’évangile de Jean, elle reconnaît le Ressuscité, lui dit sa joie et sa tendresse de disciple « Rabbouni ! » et veut le toucher (Jn 20, 11-18). La tradition gnostique en fera une compagne de Jésus, parfois avec un langage sexuel car le baiser sur la bouche est un mode symbolique de transmission de la connaissance, sur fond d’opposition à Pierre lequel incarne alors le pouvoir temporel de l’Eglise : la femme / l’homme, le pouvoir / la connaissance, le visible / l’intime … Une héroïne gnostique, pleine de ferveur spirituelle, confidente du Maître, après lui avoir été fidèle jusqu'au bout ...