Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
Martin BUBER, Le chemin de l’homme, éd. du Rocher, 2005, 60 p., p.17-24.
Philippe De Briey ( sa lettre "A l'écoute de notre vie intérieure", envoyée le 14 mai 2012) nous invite à lire ce livre : le grand philosophe juif Martin Buber a consacré la plus grande partie de sa vie à recueillir et à traduire les récits et légendes du courant mystique hassidique. Voici un exemple de cette sagesse qui va à contre-courant de certains religieux partisans du conformisme qui veut mettre tout le monde dans un moule et détruit ainsi la créativité de chaque personne. Il nous en propose les extraits suivants.
Rabbi Baer de Radoshitz suppliait son Maître, le « Voyant » de Lublin : « Indiquez-moi un chemin universel du service de Dieu ! ». Celui-ci répondit : « Il n’est pas possible de dire à l’homme quel chemin il doit suivre… Il incombe à chacun de bien savoir vers quelle voie le pousse son cœur, et d’embrasser alors celle-ci en y mettant toutes ses forces ».
Ce qui a été fait de grand et de saint dans le passé, nous devons le vénérer et en tirer leçon, mais nous ne devons pas l’imiter. Cela a pour nous valeur d’exemple, mais ce n’est pas un modèle que nous aurions à copier…
Avec chaque homme vient au monde quelque chose de nouveau qui n’a pas encore existé, quelque chose d’initial et d’unique. Il est du devoir de chacun de prendre en considération qu’il est unique en son genre et qu’aucun homme pareil à lui n’a jamais existé dans le monde… Chaque individu est une chose nouvelle et il est appelé à accomplir sa vertu propre dans ce monde. C’est avant tout cette qualité unique et exceptionnelle que chacun est appelé à développer et à mettre en œuvre, plutôt que de faire encore une fois ce qu’un autre a déjà réalisé. Rabbi Zousia disait peu avant sa mort : « Dans le monde qui vient, la question qui me sera posée, ce ne sera pas : « Pourquoi n’as-tu pas été Moïse ? », non, ce sera : « Pourquoi n’as-tu pas été Souzia ? »….
Tous les hommes ont accès à Dieu, mais chacun a un accès différent. C’est précisément la diversité des humains, de leurs qualités et de leurs tendances qui constitue le grand atout du genre humain. L’universalité de Dieu réside dans l’infinité des voies qui conduisent à Lui. « Quel Dieu serait-il, Celui qu’on ne pourrait servir que d’une seule et unique façon ! »…
Parole du Baal-Shem (titre conféré au fondateur du hassidisme, Rabbi Israël ben Eliezer (1700-1760) : « Que chacun agisse conformément au degré qui est le sien »… Ainsi, le chemin par lequel un homme accédera à Dieu ne peut lui être indiqué par rien d’autre que par la connaissance de son être propre, de sa qualité, de sa tendance essentielle. « Dans chaque être, il est un trésor qui ne se trouve en aucun autre ». Mais ce qui est trésor en lui, il ne pourra le découvrir que s’il saisit véritablement son sentiment le plus profond… Ce qui importe, c’est qu’il dirige la force de ce sentiment même, de l’occasionnel vers le nécessaire et du relatif vers l’absolu. De cette manière il trouvera son chemin.
Ajout : Cette page a été traduite en italien par Giacomo Tessaro et mise en ligne, le 17 mai 2012, sur le site de la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU), lien.