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Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e

Michel Bavaud : devenir athée pour revisiter la religion dont on a héritée

michel_bavaud_evangile_de_l-athee.jpgL’Evangile de l’athée par Michel Bavaud aux éditions de L’Aire (Vevey, Suisse ; diffusé par Servidis à Genève et par Pollen distribution à Paris), septembre 2013.


Ancien professeur de littérature à l'Ecole normale de Fribourg, pédagogue de renom ayant écrit des livres de grammaire, Michel Bavaud a vécu dans l’entourage immédiat de la Hiérarchie catholique. Il a fait partie des chrétiens qui ont beaucoup misé sur Vatican II et qui ont été déçu par la suite que les papes ont donné à cette entreprise de rénovation. « Paul VI m’a scandalisé par son incompréhensif et incompréhensible Humanae Vitae » ; « Jean Paul II discourait sans rien dire et paradait comme une starlette » ; « Benoît XVI serait un excellent gardien de musée » !


A la retraite, à l’âge de 80 ans (l’auteur est né en 1932), il remet en question la foi chrétienne telle qu’il l’a reçue en héritage et vécue. Il affirme désormais son athéisme ; il le fait carrément mais sans agressivité, manifestement plus proche d’André Comte-Sponville que de Michel Onfray. Pour lui, cela semble être une remise des pendules à l’heure, posément et raisonnablement. Effectivement les corpus religieux, avec leurs cortèges de prétentions, ne tiennent pas devant un tel examen. La Bible réunit des livres écrit par des écrivains … et non par Dieu, sinon, avec le Déluge, Dieu serait le plus grand génocidaire qui ait existé ! Il aime aller encore à la messe car il en aime les chants et la cérémonie, mais il n’en écoute plus les sermons et ce n’est plus pour prier Dieu car cela lui semble vain ; s’il faut agir, il faut le faire soi même, directement. Il s’agit là bien entendu du rejet de Dieu tel qu’il est présenté par une religion particulière, et cela est loin de résoudre la question de l’existence ou non de Dieu ; de même l’auteur conserve tout son intérêt pour la personne de Jésus … rendu désormais à l’histoire.


« Je n’ai pas eu à chercher Dieu. On me l’a donné. Je l’ai sucé avec le lait de ma mère, je l’ai retrouvé dans l’éducation de mon père, de mes instituteurs, de mes professeurs, dans le compagnonnage de mes camarades, je l’ai mieux connu grâce au curé de mon catéchisme, aux profs d’instruction religieuse, aux sermons du dimanche, à la lecture de la Bible, aux explications des théologiens, à la sainte Eglise catholique, apostolique et romaine. Je l’ai prié tous les jours jusque tard dans ma vie avec confiance et reconnaissance. Bien sûr, il y avait parfois un temps incertain, quelques nuages menaçants, mais pas d’orages trop violents, pas de gel dévastateur. Les questions embarrassantes restaient en suspens dans la vaporeuse brume des illusions ou dans l’éblouissante constellation des Mystères… ». (Michel Bavaud à son éditeur, lien).


On n’est pas loin de la démarche cartésienne : revisiter les croyances dont on a héritées, exercer son esprit critique, ne pas accepter n’importe quoi, découvrir enfin la liberté de penser … Pour les unitariens, du fait de leur tradition, cette démarche est tout à fait habituelle (1) ; elle est plus difficile pour d’autres qui ont vécu avec ferveur dans des milieux confessionnels moins habitués à une réflexion plus universelle. A ce jeu, certains disent "perdre la foi" ; pour d'autres cela les conduira à une rédécouverte de leur héritage culturel sous un jour nouveau et moderne. A chacun son propre itinéraire ... 

(1) voir par exemple notre article "De quelles croyances parlons-nous ?" (Correspondance unitarienne n° 118, août 2012, lien).


Après un premier livre vendu à plus de 5000 exemplaires, Dieu, ce beau mirage (Ed. de L’aire, 2011), l’auteur propose maintenant un « évangile » : « Ecrit sous une forme de dialogues avec ses lecteurs et de digressions spirituelles, cet évangile de l’athée constitue un post-scriptum passionnant à son testament moral » (présentation de l’éditeur).
Table des matières
1.- Introduction. 2.- Verbatim. 3.- Les mots. 4.- Révélation ? 5.- Héritage judéo-chrétien. 6.- Sacrements (Baptême, Confirmation, Eucharistie – la Sainte Cène, Réconciliation autrefois Confession, Ordination, Mariage, Extrême-Onction). 7.- Fêtes (Noël fête solaire, Pâques fête lunaire, Toussaint). 8.- Autorité. 9.- Evolution. 10.- Loi naturelle. 11.- Mort. 12.- Varia (a) Usage des bâtiments religieux ; b) Vers un divorce à la fribourgeoise ? c) Lieu de culte ou lieu de culture ? ; d) A propos du conflit israélo-palestinien ; e) « La Messe de l’athée ». 13.- Annexe : Proposition d’un calendrier universel.

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