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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 16:42

témoignage de Robert Nicole paru en article à la Une dans la Correspondance unitarienne, n°104, juin 2010. * Robert Nicole est membre du Fonds de soutien des Activités du pasteur Rittmeyer (FAR).

 

Très opposé aux superstitions dogmatiques en cours, et par respect et amour pour sa chère épouse Marcelle, Robert Nicole, homme de sciences, a désiré prononcé lui-même l’éloge funèbre en l’Eglise de La Sarraz (Suisse), le 11 avril 2010 (Eric Agier, Buchillon, Suisse).

 

Robert Nicole

 

Chers Enfants, Chers Parents, Chers Amis,

 

Tout a été dit ... ou presque. Pourquoi aucun représentant d’une religion, n’a-t-il présidé cette cérémonie ? Marcelle, n’accordant aucun crédit aux croyances comme l’Immaculée conception, le Sacrifice du Fils par le Père, la résurrection du corps, la Vie éternelle des élus, faire appel à un pasteur qui nous aurait parlé de cela aurait été à ses yeux pure hypocrisie. Elle ne croyait pas davantage au culpabilisant "Péché originel".

 

Nous pensons plutôt que, depuis quelques millions d’années, l’Humanité émerge peu à peu de son animalité. Les premiers hommes ont imaginé que les forces à l’œuvre dans l’univers, étaient le fait de dieux dont l’image a constamment évolué au fur et à mesure que les connaissances scientifiques se faisaient jour. Les multiples dieux antiques ont finalement fait place à un dieu unique, un dieu esprit.

 

Les théologiens du judaïsme, du christianisme et de l’islam vont chercher la parole du Dieu vivant dans des écrits qui datent de plusieurs siècles, textes rédigés par des hommes dont les connaissances étaient infiniment moins étendues que les nôtres. Question : depuis la rédaction de ces livres, pendant deux millénaires, Dieu ne nous a-t-il donc jamais parlé ? Par les grands philosophes et hommes de science, les yeux des hommes se sont pourtant ouverts sur l’univers et sur tout ce qu’il contient, y compris sur nous-mêmes.

 

Contrairement aux théologiens, Jésus, que nous considérons comme un des plus grands penseurs de l’Humanité, savait qu’il fallait chercher la vérité ailleurs que dans les Ecritures. Aux docteur de la Loi, il disait : " Vous sondez les Ecritures, mais moi je vous dis : " Regardez faire votre Père céleste … regardez les lys des champs … regardez les oiseaux du ciel " - " Il n’y a rien de caché qui ne puisse être découvert .." " Cherchez et vous trouverez ".

 

Son message essentiel était de faire comprendre à ses disciples ce qu’il entendait par la Royauté, le Royaume, le règne du Père. Plus de vingt paraboles et de nombreuses paroles en témoignent :

 

" Le royaume de Dieu est proche … " ; " Le Royaume est répandu sur la terre, mais les hommes ne le voient point … " ; " Entrez par la porte étroite … " ; " Nul s’il ne naît de nouveau ne peut entrer dans le Royaume … " ; " Si ceux qui vous guident vous disent : le Royaume est dans le ciel, alors les oiseaux du ciel y seront avant vous … mais le Royaume est au-dedans de vous et il est au dehors de vous … " ; " Quand vous vous connaîtrez, (…) alors vous saurez que vous êtes les fils du Père qui est vivant … ".

 

L’Etat actuel de la société humaine donne-t-il à penser que les Eglises et la majorité de ceux qui se disent chrétiens l’ont entendu ? Dans la prière "Notre Père", nos disons : " Que ta volonté soit faite ". Or, cette volonté s’exprime par les lois universelles dont celle qui veut que tout ce qui existe, de l’étoile la plus gigantesque au plus minuscule vermisseau, toutes les créations matérielles et toutes les créatures vivantes soient éphémères et finissent un jour par se désagréger, par mourir, leur essence retournant au grand Tout. A y bien réfléchir, c’est cette loi inéluctable qui assure la continuité de l’Evolution de tout le Cosmos et la poursuite de la vie éternelle dont nous ne sommes qu’un instant.

 

Marcelle avait apprivoisé sa mort. Elle nous a quitté sans crainte. Ses joies et ses souffrances sont finies. Poétiquement on pourrait dire : " Elle a fait retour dans le sein du Père ; loué soit-Il ! ". Pour nous, cependant, elle demeure et demeurera bien vivante, en esprit, tant que, sur cette terre, ceux et celles qui l’ont connue et aimée en garderont le lumineux souvenir. Comme elle l’a souhaité, la belle voix de Barbara Hendrix dans l’Ave Maria de Schubert mettre un terme à cette cérémonie

 

Puis, une cérémonie de dispersion des cendres, toute aussi émouvante, dans une forêt près de La Chaux, quelques semaines plus tard, le 5 juin 2010

 

Mes Chers Enfants. Nous sommes réunis ici pour accomplir le dernier acte matériel nécessaire suite au décès de notre chère Marcelle. Parce que nous ne soumettons à aucune religion instituée, c’est à nous de trouver les formules qui nous conviennent et qui je l’espère, nous réunissent tous.

 

Marcelle a souhaité que ses cendres reposent dans cette forêt qu’elle admirait et aimait ; ce sera fait selon sa volonté. Au cimetière d’Agiez, devant une tombe ouverte, notre ami le pasteur Coigny disait : " Tu es poudre et tu retourneras en poudre ; mais l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné." Le grand astrophysicien Hubert Reeves démontre lui que comme tout ce qui existe dans le cosmos, nous sommes faits de poussière d’étoiles ! Il rejoint saint François d’Assise qui interpellait "notre frère le Soleil et notre soeur la fleur". Dans l’Evangile de Thomas, à propos de l’esprit, Jésus disait : " Si notre chair, notre corps, existe à cause de l’esprit, c’est une merveille. Mais si l’esprit se manifeste à cause de notre chair, alors c’est une merveille de merveille. Mais moi, (c’est Jésus qui parle) je m’émerveille de ceci : que cette grande richesse se soit mise dans cette pauvreté.".

 

Nous allons donc rendre à la nature ce qui provenait de la nature, tout en sachant que l’esprit de notre chère disparue est ailleurs, en particulier dans la mémoire et l’esprit de tous ceux et celles qui l’ont aimée et s’en souviennent.

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 09:49

arbre-et-gens.jpg

 

C'est sans doute parfois une contrainte, parce que c'est dimanche et que je préférerais flâner, ou parce que j'ai mille autre choses à faire, plus nécessaires, plus utiles. Et pourtant je vais quitter mon lit, poser mon ouvrage et m'en aller prier, m'en aller retrouver quelques amis et quelques inconnus, m'en aller chanter des chants anciens et écouter quelqu'un commenter pour aujourd'hui un texte plusieurs fois millénaire.

Si l'on veut justifier cela en termes d'utilité, de profit ou d'intérêt, on parviendra sans peine à montrer que ça ne sert à rien. Une discipline spirituelle est injustifiable. Et pourtant je dis qu'elle m'est nécessaire. Mon ouverture à la vie est suspendue à ma pratique religieuse, un peu comme ma possibilité de vivre est suspendue à la présence d'oxygène en quantité suffisante dans l'air que je respire.

Participer au culte de l'Église réformée de France, je le fais parce que c'est à cette spiritualité que je suis initié. Plus je la pratique et plus je la comprends ; plus je la comprends et plus je la désire. Elle nourrit ma vie.


Elle la nourrit par la présence d'hommes et de femmes à mes côtés. Je m'incline avec et devant ces humains-là comme je m'incline devant Dieu, pendant un temps de prière et de chant. Temps de savante méditation à partir du texte biblique et pour le moment présent, c'est le cœur même du culte. Temps de demande et d'engagement pour le monde, c'est aussi cela. Et c'est aussi un temps de grâce, celui du repos : j'arrête mon ouvrage, je suspends ma relation au monde : il tournait et tournera sans moi. C'est ainsi un temps de reconnaissance envers mes prochains et envers mon Dieu.

Dimanche prochain, j'irai au culte.

par Jean Dietz, pasteur de l'Eglise réformée (ERF) de Lyon - Terreaux (lien)

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 16:09

Global Chalice Lighting for July 2010

 

We light this Chalice, a living symbol of the one Life that animates and sustains all things and all persons, the one Life in which we all live and move and have our being, and the one Life which perpetually gives of itself to itself so as to become the many. By means of the light of truth and reason, and the warmth of fellowship and compassion, may the many come to know themselves to be not only interconnected with each other but also indivisible emanations of that one great Light which enlightens all Life and which can never be extinguished. (Rev. Dr. Ian Ellis-Jon, Association unitarienne universaliste d'Australie et Nouvelle-Zélande)
 

Nous allumons ce calice, symbole vivant de la Vie universelle qui anime et soutient toute chose et tout individu, la Vie par laquelle tous nous vivons, nous nous déplaçons, existons, cette Vie  qui  sans cesse se donne par et pour elle afin de se multiplier vers le plus grand nombre. Au moyen de la lumière de la vérité et de la raison,  de la chaleur fraternelle et de la compassion, que tous se reconnaissent non seulement reliés entre eux, mais aussi omme des émanations indissociables de cette grande Lumière qui illumine toute vie et jamais ne s'éteint. (traduction en français de Noëlle Colle, France).

 

Teksto por la lumigado de kaliko--julio 2010 -  Ni lumigas ĉi tiun kalikon, vivanta simbolo de la unusola Vivo kiu animas kaj subtenas ĉiujn estaĵojn kaj homojn, la unusola Vivo en kiu ni ĉiuj vivas kaj agas kaj ekzistas, kaj la unusola Vivo kiu senfine oferas el si kaj al si por multiĝi.  Per la lumo de vero kaj racio kaj la korvarmo de kunhomeco kaj kompato, la multanoj sciu ke ili ne nur interrilatas kun si, sed estas ankaŭ nedisigeblaj emanaĵoj de la unusola, granda Lumo kiu lumigas la tutan Vivo kaj neniam mallumiĝas (traduction en esperanto * signalée par Lukaso Ŝnejder, Sarrebrucke)

 

* Il existe un groupe google espérantiste d'inspiration unitarienne "Unitaraj esperantistoj", où l'on trouve les traductions des prières mensuelles (lien)

 

unitaraj-esperantistoj.JPG

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 09:19

Each time I see a flower, I think of you
Each time I see a flower, I think of us
For we gather flowers, do we not?
So that they may bloom into a fan-shaped rainbow
and make up lovely bouquets
Making up the Church
They say there are so many of them
in your native Bohemia,
so beautiful and lively
That they run and dance in the fields
Celebrating life in a frolick of freedom


coquelicotsChaque fois que je vois une fleur, je pense à toi,
Chaque fois que je vois une fleur, je pense à nous,
Car nous assemblons les fleurs, n’est-ce pas ?
Pour qu’elles forment un éventail arc-en-ciel
Pour qu’elles fassent bouquets
Pour qu’elles fassent Eglise.
On dit que, dans ta Bohème natale,
Elles sont si nombreuses au printemps
tant belles et mutines
Qu’elles courent et dansent dans les prés
Célébrant la vie en farandole de liberté

 

poème de Jean-Claude Barbier (France), traduit en anglais par Noëlle Colle et en portuguais par Jean Monod

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 09:46

L’International Council of Unitarians and Universalist (ICUU), en la personne de son secrétaire exécutif, le révérend Steve Dick, a proposé que le mois de juin fasse mémoire de l’unitarien tchèque Norbert Fabián Čapek, né le 3 juin 1870 en Bohème, à Radomysl, et mort au camp nazi de Dachau le 12 octobre 1942. Il a été le fondateur en 1922, à Prague, d’une Fraternité religieuse libérale, qui deviendra en 1930 l’Association unitarienne tchèque. Il est à l’origine, à Prague, d'un "festival" des fleurs dont la première réalisation eut lieu le premier dimanche de juin 1923, et qui désormais se fait chaque année au mois de juin. Il a écrit de nombreux cantiques.


We light our chalice in celebration of the life of Norbert Fabián Čapek, deeply religious figure endowed with unusual courage, pioneer of Czech Unitarianism and martyr for what we value, embodying the best of our faith in the worst of times. Born one hundred forty years ago this month, his spirit is still among religious liberals the world over when we re-create his creation the flower communion. May the rekindled flame of our chalice, rekindle our appreciation of all the women and men whose dedication to their personal visions paved the path on which we walk together on our own spiritual journeys (Rev. Steve Dick,
ICUU Executive Secretary)


Nous allumons notre calice pour honorer la mémoire de Norbert Fabián Čapek, personnage profondément religieux doué d'un courage hors du commun, pionnier de l'unitarisme tchèque et martyr , mort pour toutes les valeurs qui nous sont chères. Il incarnait le meilleur de notre foi dans les pires moments. Né il y a cent quarante ans ce mois-ci, son esprit demeure toujours parmi les libéraux religieux du monde entier au moment où nous remettons en oeuvre sa création, la communion * des fleurs  Que la flamme rallumée de notre calice ravive en nous le respect pour tous ces hommes et femmes dont le dévouement à leurs visions personnelles a ouvert la voie sur laquelle nous marchons ensemble au cours de nos cheminements spirituels. (Révérend Stève Dick, secrétaire exécutif de l’ICUU, traduit en français par Noëlle Colle)

* ndlr. plutôt "cérémonie" selon l'avis même de Norbert Capek, lien.  

 
Poème de Jean-Claude Barbier (France)

Avec Norbert Capek (3 juin 1870 - 12 octobre 1942)


coquelicots.jpgChaque fois que je vois une fleur, je pense à toi,
Chaque fois que je vois une fleur, je pense à nous,
Car nous assemblons les fleurs, n’est-ce pas ?
Pour qu’elles forment un éventail arc-en-ciel
Pour qu’elles fassent bouquets
Pour qu’elles fassent Eglise.
On dit que, dans ta Bohème natale,
Elles sont si nombreuses au printemps

tant belles et mutines

Qu’elles courent et dansent dans les prés
Célébrant la vie en farandole de liberté

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 20:20

à l'invitation de Yohann, suivons ce regard porté sur toute l'Humanité par nos amis de la Foi baha'i (La liberté au coeur des religions - Oasis de paix)

 


Jean-Claude-Barbier--portrait--mai-2008.jpgJean-Claude Barbier (Bordeaux) - Je veux partager avec vous cette célébration du samedi matin 22 mai à Saluzzo, petite ville du Piémont italien, où à l'initiative du révérend Roberto Rosso, 7 participants du colloque sur Giorgio Biandrata se sont réunis d'un commun accord : des Italiens, deux Français dont l'un venait de Genève et l'autre de Bordeaux, et un ministre du culte de Transylvanie, le révérend Ferenc Miko. Nous étions une assemblée ouverte puisque comprenant un protestant réformé et un déiste. Alessandro Falasca entonna un cantique écrit par Ferenc David, publié en anglais et que nos amis italiens ont traduit en leur langue. Nous fîmes le partage du pain et du vin au nom de Jésus ... et puis aussi de Giorgio Biandrata pour qui nous étions venus à Saluzzo. Bien modeste célébration, mais combien fervente et fraternelle !
Le lendemain matin, puisque c'était dimanche,  j'ai été à l'église du Dôme (El Duomo) qui est la cathédrale majestueuse de la ville. L'assistance y était très clairsemée car la décrhristianisation était passé par là, fauchant les rangs de fidèles ; mais ce qui m'a le plus frappé c'était la dispersion des fidèles, les uns aux premiers rangs, mais bien d 'autres aux derniers, et puis aussi sur les côtés ! Il y en avait partout, mais non reliés entre eux, sinon par la contemplation d'un spectacle lointain qui se réroulait au fond d'un vaste bâtiment, comme un vêtement devenu soudainement trop ample. Le culte était présidé par un homme habillé de rouge que j'ai supposé être l'évêque.
J'ai pensé aux petites églises unitariennes de Transylvanie où la table de communion est placée au centre et réunit tous les fidèles dans une ambiance chaleureuse, conviviale, fraternelle. Nous-mêmes, à 7, nous avions été "plus nombreux" ! J'ai pensé que c'était la fin des célébrations spectables. C'est en effet la participation de coeur et d'esprit qui compte et non l'assistance à un culte. On ne va pas au culte comme à un spectacle, mais pour faire culte, pour nous assembler, pour nous relier entre nous et avec Dieu et la Vie, pour faire Eglise. Eh oui ! nous ne sommes pas nombreux, mais un peu comme des pionniers dans la voie d'un nouveau christianisme, assurément restitué comme Michel Servet l'appelait de ses voeux. J'ai pensé très fortement et avec vive émotion à nous toutes et tous.
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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 10:45

éditorial de Herman VAN den MEERSSCHAUT, pour le n° 10 de la revue Libre pensée chrétienne (LPC), avril, mai juin 2010 (lien).

ndlr : l'éditorial étant sans titre, celui-ci est proposé par la rédaction.


Dieu est, dit le croyant.
Dieu est ? Je ne sais s’il est, je ne peux rien en dire ! dit l’agnostique.
Dieu n’est pas, dit l’athée.
Mais de quel dieu parlez-vous ? Le mot prête à confusion.
Ne serait-il pas utile de préciser quelque peu ?
Que mettez-vous dans ce mot ?


Dans le sens habituel, croire en Dieu veut dire : être convaincu de l’existence d’un Etre suprême, bon, juste et tout-puissant, séparé, distinct de ce qu’il a créé, à qui on adresse des prières, qui intervient dans l’histoire selon son bon vouloir et chez qui on retourne après la mort.


Dieu ne peut-il vraiment être que cela ?


Cette croyance est sans doute encore largement majoritaire dans les trois monothéismes. Sont considérés comme "théistes" ceux qui croient en l’existence d’un tel Etre ; "athées" ceux qui nient son existence. Dans l’équivoque où le mot Dieu est tombé, dit Maurice Bellet *, croire en Dieu, ne pas croire en Dieu, ce n’est plus la question  (1) En effet, ce sont les "images de Dieu", que nous nous sommes forgées en les pensant immuables, qui ne sont plus acceptables aujourd’hui et qui sont à remettre sérieusement en question. Et si les athées avaient raison, si ce Dieu là n’était qu’une idole qui nous rend la foi difficile sinon impossible ?

* Extrait d’une interview du quotidien suisse "Le temps", déc. 2009

 
Notre perception du divin reste essentiellement imprégnée par l’expérience vécue, il y a plus de deux mille ans, par les auteurs de la Bible qui nous l’ont transmise à travers des écrits datés, passés, dépassés, fruits d’époques à jamais révolues. Or, nous vivons aujourd’hui dans un monde qui a une conception de l’univers, de l’homme et de la société totalement différente. Nous ne pouvons rien comprendre à ces récits anciens, si nous ne trouvons pas l’équivalent contemporain  dans notre propre vécu. Nous avons donc chacun à vivre nous-mêmes cette expérience de l’indicible et à essayer de la traduire le moins maladroitement possible en mots d’aujourd’hui.


C’est une invitation à faire personnellement notre "Exode" en quittant le pays de servitudes où nous sommes prisonniers de dogmes archaïques, pour marcher vers nous-mêmes et libérer ainsi une parole de vie personnelle qui serait en phase avec notre société. Jésus ne nous y invite-t-il pas lorsqu’il dit : "Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous" comme un trésor caché dans un champ ? Le seul Dieu que nous puissions supporter désormais, dit encore M.Bellet,  ce n’est pas le Dieu des hauteurs, c’est le Dieu qui est avec nous dans les ténèbres. Si Dieu est, il est en l’homme ce point de lumière que rien n’a puissance de détruire.

 

Dieu est Amour, dit le croyant.
Le ciel est vide, dit l’athée, reste l’amour *

* André Comte Sponville

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 16:18

P5180540.jpgCertaines mouvances religieuses, sans doute fort préoccupées à juste titre par leurs engagements dans l'actualité des vivants ou encore parce qu'elles pensent que les morts sont en félicité auprès de Dieu, ne célèbrent guère leurs morts : souvent tout juste une annonce, pas même une photo !

La tradition unitarienne n'est pas cela fort heureusement ! Question de culture et de sensibilité ! Les Eglises UU aux Etats-Unis et au Canada réservent un emplacement pour des plaques commémoratives (lien).
 

 

le mémorial des morts à la First unitarian church of Ottawa. Photo Jean-Claude Barbier, mais2008

 

De même, nos sites historiques présentent de très nombreuses biographies ; voir par exemple celui de la Société unitarienne-universaliste américaine (lien), et, en français, le site "unitariens" de Didier Le Roux qui nous rappelle les réformateurs humanistes du XVIème sècles et tout ceux qui participèrent de près ou de loin au courant anti-trinitaire

Et puis nous avons aussi célébré nos propres morts :

Michel Languillat (mort le 23 mai 2006) ; voir notre Cahiers Michel Servet n° 06, nov. 2006 "Auprès de Michel Languillat : la septième dimension, le témoignage d'Odile Donati".
Roger Sauter (mort le 19 juillet 2007) ; voir la rubrique à son nom dans La Besace des unitariens (lien)

Pierre Bailleux (mort le 29 janvier 2008) ; voir aussi la rubrique à son nom

Naguère, c'était Dieu qui s'occupait des morts ; et maintenant - si c'était nous-mêmes ? 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 09:31

Extrait de « Michel Servet, du bûcher à la liberté de conscience » par Vincent Schmid * (Les éditions de Paris Max Chaleil, 2008 : 76-77) * pasteur en exercice au temple réformé « Cathédrale Saint-Pierre » à Genève.

 

Michel Servet, Vincent Schmid[ Dans « La Restitution du christianisme » (1553), ] Servet accorde une place importante à la critique du baptême des enfants, un de ses thèmes favoris. Il résume ses recherches bibliques en 20 thèses négatives contre le baptême des enfants et 25 thèses en faveur du baptême des adultes. « Il n’y a pas dans les Ecritures un seul texte qui convienne aux enfants. » En lieu et place du baptême, voici la prière que Michel Servet propose pour les nouveaux nés :


« Ô Dieu ! Père céleste, toi qui autrefois as dit que tu serais le Dieu d’Abraham et de ses fils, et que les fils des Israélites te naîtraient pour fils, en les prenant sous ta protection afin qu’il te servent, nous confiant en ta Parole, protège et conserve-toi ces enfants pour que fidèles ils te servent dans ton royaume.


Ô Jésus, très clément fils de Dieu *, qui a pris dans tes bras en les bénissant de petits enfants, bénis maintenant et dirige par ta main ces petits, afin que par la foi ils possèdent ce qui est à toi et deviennent participants de ton règne.

* note de l’auteur : rappelons que ce titre pour Servet n’a aucun rapport avec la Trinité
 

 

Ô très doux Jésus, fils de Dieu qui, dès le sein de ta mère, fut toujours très innocent, donne-nous de vivre sans fraude, dans la simplicité de ces enfants, afin que le royaume des cieux que tu dis appartenir à de tels, nous soit toujours conservé par ta grâce, et que ceux qui sont faits enfants de l’Esprit y soient enlevés par ton infinie pitié. Amen »

 

Rejetant le dogme du péché original, Servet soutient qu’on n’est pas pleinement responsable de ses actes avant l’âge de vingt ans, sur la base d’une exégèse acrobatique d’un verset du livre de l’Exode. Une étrangeté qui se retournera contre lui : n’offre-t-il pas là à la jeunesse la permission de « se déborder » ?


C’est que le baptême est bien plus, aux yeux de Servet, qu’un simple signe. Baptiser, c’est accomplir véritablement un acte de recréation de l’être, c’est mettre en jeu des énergies mystiques de régénération. Le baptisé « naît de l’Esprit » au sens fort : « Comme la nativité est spirituelle ; elle se fait par la foi en l’Esprit. Cela ne convient pas aux enfants ».

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 01:31

bougie-tulipe.jpgen yoruba : Alafia mbe l’okan ti / Ife nse Oluto; / Ife dara julo l’ebun / O nmu ‘wa rere pe.

 

en anglais : Peace reigns in the heart that / Love co-ordinates and directs. / Unrestrained love is the greatest gift, / As it prolongs good behaviors and attitudes.

 

en français : La paix est souveraine au coeur de celui que l’amour régit et ordonne ; / la plus grande bénédiction est un amour sans bornes / qui prolonge nos comportements et actes charitables.

 
 

 

Prière envoyée par Olafemi Matimoju,

membre de la First Unitarian Church of Nigeria,

traduite en français par Noëlle Colle

 

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Présentation

  • : Eglise unitarienne francophone
  • : Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
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