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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:01

Le plus noir de la nuit est une lumière …

 

job_-et_sa-femme_Georges_-de_-La_Tour.jpgPendant plus de trente années

En vain, je t’ai cherché.

Par les monts et les vallées,

Dans les champs et les prés,

Dans les villes et les villages,

J’ai voulu voir ton visage,

J’ai appelé, crié ton nom :

Dieu, mon Dieu ...

Mais jamais tu ne m’as répondu.

 

Je cherchais un regard à nul autre pareil,

Je me suis brûlé en regardant le soleil.

Je cherchais un sourire plein de cordialité,

Je n’ai trouvé qu’une absence glacée.

Alors peu à peu je me suis lassé.

Tu n’étais plus qu’un regret, une nostalgie,

Le souvenir d’une espérance enfouie.

 

Job et sa femme

par Georges de La Tour,

vers 1640-1645,

huile sur toile 145 cm x 97 cm,

Epinal, Musée départemental

d'art ancien et contemporain

 

Et lorsque vint le temps de l’épreuve,

Le temps de l’abandon et de la solitude,

Le temps de la déchirure et de la tristesse infinie,

La nuit devint si noire que j’ai tout lâché.

Alors au fond de moi, mes larmes ont rejoint

Une source qui coule sans fin.

Doucement une prière s’est mise à résonner,

Une lumière est née de l’obscurité,

Une flamme fragile s’est allumée.

 

Noir, tristesse, abandon,

Ces sentiments qui m’assaillent

Sont devenus le signe de ta Présence.

Je sens ton étreinte dans ma souffrance,

Dans mon cri, j’entends ton cri.

Silence, solitude sont les noms qui désignent le Tout Autre

Qui ne se rencontre qu’à travers chaque Etre.

Vide, absence sont les noms qui dévoilent le Sans Visage

Dont le reflet brille dans chaque visage d’Homme.

 

Le plus noir de la nuit est une lumière

Semblable à nulle autre lumière.

Mystère, terrible mystère.

Mais la flamme qui vacille

Est promesse d’un grand feu,

Feu de l’Esprit,

Feu de l’Amour qui ne s’éteint jamais.

 

Régis Pluchet (Le Mans, 1996)

 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 05:49

note de Jean-Claude Barbier, chrétien unitarien (Bordeaux)


Le baptême dans de l’eau est initialement celui de Jean : un rite de repentance de ses péchés, accompagné de la volonté d’un changement profond de sa vie, d’une conversion du coeur (renoncer au péché, suivre désormais les commandements de Dieu). Cela n’a rien à voir avec la notion de Péché originel ; ni non plus avec un changement d’appartenance religieuse (il s’agit d’une seule conversion morale).

 

Ensuite, les premiers chrétiens vont le faire au nom de Jésus. L’évangile de Jean (seul) dit d’ailleurs que Jésus lui-même baptisa dans le Jourdain, parallèlement à Jean, avant que ce dernier ne fut jeté en prison par Hérode Antipas (Jn 3, 22-30). Lorsque Paul arrive à Ephèse (3ème mission de Paul datée de 53 à 58), il rencontre un groupe de 12 « johannites » qui ont été baptisés au nom de Jean. Il les rebaptise alors au nom de Jésus (Ac 19, 1-4). Ils avaient été baptisés par Apollos, judéo-chrétien venu d’Alexandrie. Apollos était alors parti pour la Grèce avec une lettre de recommandation de Priscille et Aquila, chrétiens venus eux d’Italie ; lesquels lui avaient expliqué le changement de baptême !


bapteme_ennuque_rembrandt.jpgComment se pratiquait ce baptême d’eau ? Le premier baptême dans de l’eau décrit après celui de Jésus est celui de l’eunuque de la reine d’Ethiopie de retour d’un pèlerinage à Jérusalem. Le diacre Philippe l’accompagne sur son char pour lui expliquer les Ecritures. « Chemin faisant, ils arrivèrent à un point d’eau. Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? ». Et il fit arrêter le char. Ils descendirent tous deux dans l’eau. Philippe avec l’eunuque, et il le baptisa » (Ac 8, 36-38).

 

tableau de Rembrandt

 

La Didaché (VII, 1) recommande bien une immersion dans de l’eau courante, mais accepte à défaut dans de l’eau froide stagnante, ou encore, toujours à défaut, une eau chaude (celle d’une citerne au soleil ou un bain public ?) ou le versement d’un peu d’eau sur la tête (par trois fois avec la formule ternaire précise t’elle). La Didaché cite plusieurs fois l’Apocalypse de Jean de Patmos et est donc, dans sa version finale, postérieure aux persécutions de Domitien en 95.


Dans les premiers baptistères chrétiens ont descendait par des marches dans une cuve d’eau. Le baptême de Clovis, roi des Francs, par Rémi, évêque de Reims (vers 498), est représenté ainsi.


L’immersion totale (à la renverse et la tête sous l’eau) n’était pas le rituel pratiqué. Il a été mis en vogue par les pentecôtistes qui se sont inspirés, quant à eux, de la rhétorique de Paul : le baptême symbolise la mort du pécheur (avec, cette fois-ci, référence au Péché originel), et sa résurrection (anticipée !). Le vieil homme symbolisé par Adam après sa Chute doit mourir pour laisser la place au Nouvel Adam qu’est Jésus. il est enseveli symboliquement (ici dans de l'eau).

à suivre ...

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 05:33

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imposition_des_mains.gifLe baptême dans l’Esprit est l’innovation de la Pentecôte (Actes des apôtres 2, 1-11). Au lavement des péchés par l’eau s’ajoute désormais une infusion du Saint-Esprit, une pénétration dans l’âme de certaines facultés ou grâces surnaturelles par son action. Le rituel en est l’imposition des mains qui se fait par les apôtres (et non pas les diacres) : en Samarie, ce sont Pierre et Jean qui viennent imposer les mains aux Samaritains qui ont été convertis par le diacre Philippe et Simon le magicien et baptisés par eux dans de l’eau et au nom de Jésus (Ac 8, 14-17). C’est ce que fait aussi Paul pour les « johanniques » d’Ephèse (Ac 19, 12).

 

l'imposition des mains se fait le bras légèrement levé quand il s'agit d'une assemblée, ou bien les mains posées sur la tête pour une personne.


Ce baptême de l’esprit aurait déjà été annoncé par Jean-Baptiste dans Mt 3, 11 (voir la note "p" de la Bible de Jérusalem), puis par Jésus lui-même lors d’une de ses apparitions post-résurrection (Ac 1,5). Il se fait au nom de Jésus.


A noter que le baptême de l’esprit peut-être reçut AVANT celui de l’eau comme les païens de Césarée qui se mettent à prophétiser et qui vont être baptisés à l’initiative de Pierre « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit-Saint aussi bien que nous ? » Et il ordonna de les baptiser au nom de Jésus » (Ac. 10, 44-48).

à suivre ...

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 05:11

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Le baptême avec la formule ternaire : « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », est celui prescrit par l’évangile de Matthieu : Jésus, dans ses apparitions post-résurrection avait donné rendez-vous aux Onze disciples (les Douze moins Judas !) sur une montagne de Galilée ; il leur dit «  […] faites disciples toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Matthieu seul : nous sommes ici en présence du Matthieu grec, donc plus tardif que les écrits lucaniens qui, eux, en restent à « la force d’en haut » qui est « promesse du Père » (Lc 24, 49) et au baptême dans l’Esprit tel qu’il est dit à maintes reprises dans les Actes. Paul, lui non plus, n’emploie jamais la formule ternaire : pour lui, Jésus est « Notre seigneur ». L’école Johannique, non plus, bien qu’elle mette en valeur la personne du Fils unique et bien aimé, l’Elu.


Est-ce donc un ajout dans la version grecque de Matthieu qui nous ait parvenue ? En tout cas la formule est bien celle de la Didaché laquelle se présente, au début du IIème siècle, comme étant la « Doctrine du seigneur transmise aux nations par les Douze apôtre ». Le versement de l’eau sur la tête, précise le texte, doit se faire trois fois de façon à accompagner la formule (VII, 3).


Par ailleurs, la Didaché est antérieure à la mise en place des évêques (épiscopes) au sens moderne du terme car elle n’en parle pratiquement pas (sinon une seule fois en XV, 1 et comme synonyme de presbyte). C’est en Asie mineure, avec les lettres d’Ignace d’Antioche que le vocabulaire se fixe et fait distinction entre les évêques, chefs d’Eglise locale, et les presbytes qui sont les simples prêtres.


La formule est aussi celle du Symbole des apôtres, lequel est pré-nicéen (d’avant le concile de Nicée qui, en 325, a entériné la divinisation du Fils) et daté lui aussi du début du IIème siècle. Formule ternaire et non pas encore trinitaire car les personnes sont distinctes et non fusionnées.


clovis bapteme vitrailFaut-il voir dans la scène du baptême de Jésus une préfiguration de cette formule ternaire ? Tous les évangiles mettent en effet en scène Jean le baptiseur, Jésus le baptisé, Dieu dont on entend la voix qui désigne son Fils (ou l’Elu, selon Jean), l’Esprit qui descend du ciel sur Jésus « comme une colombe ». A défaut de formule ternaire, il y a bien là une présentation qui l’est déjà. Manifestement ces écrits relèvent de la théologie de la Pentecôte et non d’un témoignage visuel des évènements quoi qu’ils en disent. Mais pourquoi une colombe (bible de Jérusalem) ou une palombe (bible de Chouraqui) et non pas le feu de la Pentecôte ? Est-ce le retour de la colombe qui annonça la fin du Déluge et donc d’une réconciliation avec Dieu ?

à suivre ...

 

Rémi, évêque de Reims, baptise Clovis, le roi des Francs vers 498. Le baptisé est nu dans une cuve en pierre. Le Saint-Esprit est représenté par une colombe. La main de l'évêque montre à la fois la colombe et semble amorcer une imposition des mains. C'est un flux de lumière rouge (la couleur du feu de la Pentecôre) qui inonde la scène à partir de la colombe. La France, sous la forme d'une jeune femme habillée de bleu (couleur de cette royauté), lui apporte la couronne royale.

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 04:31

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Le baptême dans l’Esprit se faisait dans la foulée par imposition des mains à la suite du baptême dans l’eau. Mais le baptême dans l’eau n’était pas fait par les apôtres eux-mêmes (Pierre à Césarée ordonne, mais ne fait pas le baptême lui-même), par contre, ceux-ci se réservent le baptême dans l’Esprit (comme Pierre et Jean en Samarie) !  C’est un diacre, Philippe, qui baptise l’eunuque de la reine d’Ethiopie.

 

Lorsque le christianisme se diffusa en campagne, les presbytes et les diacres pratiquèrent le baptême d’eau et on attendait le passage de l’évêque de la ville pour compléter avec le baptême dans l’Esprit. Tertullien (né vers 150-160 et mort vers 230-240), dans son De Baptismo (198), décrit la célébration du baptême à Carthage. Celle-ci comporte deux rites baptismaux (bénédiction de l’eau et bain baptismal, avec triple confession de foi et triple immersion) et deux rites post-baptismaux (onction d’huile et imposition des mains pour le don de l’Esprit Saint).


l-onction.pngMais d’où vient l’utilisation du chrême (une huile parfumée, dont le parfum, invisible, évoquerait l’invisibilité de Dieu) ? Est-ce parce que tout baptisé est appelé à la prêtrise universelle (celle de la lettre aux Hébreux, reprise par Martin Luther) ou à participer à la royauté de Jésus (le Christ roi) lequel est oint comme l’avait été les rois d’Israël ? Quoiqu’il en soit, ce rite s’impose puisqu’il se substitue à l’imposition des mains dans les Eglises d’Orient. Elle est administrée par le prêtre. Le nouveau baptisé est essuyé, le prêtre lui met sa robe de baptême. Il lui fait une onction de saint chrême * sur le front, les yeux, les narines, la bouche, les oreilles, la poitrine, les mains et les pieds en disant "Reçois la marque du don de l'Esprit Saint". Avec le baptisé le prêtre fait trois fois le tour du baptistère.

* Le saint chrême est un parfum fait d'huile d'olive additionnée de baume odoriférant. Le mélange est consacré par l'évêque catholique chaque année, pendant la semaine sainte, souvent le jeudi saint, au cours d'une messe qu'on appelle la "messe chrismale".


Le rituel latin maintient l’imposition des mains, mais Paul VI a précisé en 1971 que c'est l'onction de Saint Chrême et non l'imposition des mains qui est le geste essentiel du sacrement de confirmation !

 

Les Eglises protestantes n'ont pas maintenu la chrismation et s'en tiennent à l'imposition des mains.


Nous remercions le père Raymond D’Izarny, « cybercuré œcuménique et inter-religieux" du diocèse de Nanterre pour les informations de son site  et ses réponses rapides à nos questions.

à suivre

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 04:15

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En Occident, la confirmation va se séparer peu à peu du baptême. Le premier témoignage signalant que l’évêque va imposer les mains à ceux qui ont été baptisés antérieurement date de 380 ; mais déjà le concile d’Elvire (Espagne, vers 300) reconnaissait la nécessité d’une "perfection du baptême" par l’évêque, celui-ci se réservant la pratique du baptême dans l’Esprit en tant que successeur des apôtres.


Fauste de Riez (405-485) donne une interprétation théologique de cette confirmation par rapport au baptême : au baptême, explique-t-il, nous sommes régénérés pour vivre, après le baptême nous sommes confirmés pour la lutte.
Confirmation du baptême en tant que renforcement de la grâce à travers le sceau de l'Esprit Saint. C'est en Gaule, au Ve siècle, qu'apparaît le terme de "confirmation" pour le don de l'Esprit célébré dans la foulée du baptême. Ce terme a été adopté par l'ensemble des langues d'Europe, sauf l'italien (cresima) et le portugais (crisma) qui mettent la chrismation en avant.

confirmation_eveque.jpgDans le rite latin, le ministre ordinaire de la confirmation est l'évêque, qui, pour des motifs sérieux, peut en concéder la faculté à des prêtres, c'est-à-dire à des délégués.

 

sur cette photo, l'évêque reste assis sur son siège épiscopale, symbole de son autorité. Il signe d'une croix le front du postulant. La marraine qui accompagne la jeune fille, lui met la main sur l'épaule.


A partir du seizième siècle, le catéchisme est organisé et va rythmer la vie sacramentelle. Le sacrement de confirmation marquera l’entrée au catéchisme et l’eucharistie en marquera la fin. En France, la situation du sacrement de confirmation va se compliquer par l’introduction, au dix-septième siècle, de la communion solennelle. En 1910, dans le décret "Quam singulari", le pape saint Pie X demanda qu’on admette à l’eucharistie les enfants beaucoup plus jeunes dès « l'âge de raison » vers 7 ans. Il en résulte que la confirmation n'est donnée qu'après la première communion.


Dans le cadre de la réforme liturgique de Vatican II, l’ordre des trois sacrements est toujours : baptême, confirmation, eucharistie. L’eucharistie achève l’initiation, elle en est le sommet.


Le renouveau du catéchuménat va faire redécouvrir ce sacrement de la confirmation qui retrouve sa place comme complément du baptême. Même si l’on fait le choix de séparer la célébration de la confirmation de celle du baptême pour donner toute sa valeur au néophytat, la confirmation doit toujours être clairement proposée à tout candidat au baptême.


Cependant, en France, le sacrement de confirmation est donné longtemps après l'eucharistie, car il devient peu à peu le sacrement de la militance. Il n’est plus proposé qu’aux chrétiens engagés dans une aumônerie ou dans des mouvements. La confirmation est souvent présentée ou vécue par les jeunes comme sacrement d’engagement effectif dans la communauté ecclésiale pour marquer une meilleure participation à la vie de la communauté.


Informations tirées du site  du père Raymond D’Izarny, « cybercuré œcuménique et inter-religieux" du diocèse de Nanterre.


L’Eglise unitarienne de Transylvanie distingue les deux sacrements. C’est donc une base imposée pour les chrétiens unitariens s’ils veulent être en continuité avec leur Eglise historique.

à suivre ...


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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 03:50

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A l'origine, l'évêque conférait le don de l'Esprit par l'imposition des mains comme l'avaient fait les apôtres. Puis, l'onction de saint Chrême s'ajouta à l'imposition des mains en Occident et se substitua à elle en Orient.


Cette imposition des mains est faite lors du baptême au nom de Jésus, puisque c’est un baptême dans l’Esprit ; puis de nouveau à la « confirmation ». Elle est refaite pour l’ordination d’un diacre, d’un prêtre ou d’un pasteur, ou encore d’un évêque ? D’une façon générale, on n’en finit pas de refaire les rites solennels comme si un seul ne suffisait pas une fois pour toute. Mais alors n’est pas dans la logique de la magie pour faire descendre le Saint-Esprit à chaque moment important ? N’y a-t-il pas alors confusion avec une simple bénédiction ?


Ne faudrait-il pas plutôt un rituel spécifique pour chaque sacrement ? L’accès à un ministère d’Eglise (intendants *, docteurs, prophètes, diacres, prêtres, évêque, etc.) ne devrait-il pas avoir sa spécificité ?
* à commencer par les gestionnaires comme sacristains, webmestres, administrateurs, chargés d’une chorale, etc.

 

le lavement des pieds

 

Nous pouvons penser par exemple au sacrement « oublié » qu’est le lavement des pieds (qui aurait été institué par Jésus, mais cité par Jean seul - qui par contre omet l’eucharistie !). Ce rite est significatif de celui qui veut exercer des responsabilités, celles-ci étant d’abord rendre service aux autres.

 

On peut penser aussi à l’onction d’huile en souvenir des rois d’Israël comme symbolisant l’autorité, mais la tradition protestante met l’accent sur les fonctions des ministères et non point sur l’autorité que celles-ci peuvent conférer, l’autorité étant exercée par l’assemblée toute entière (synode et conseil presbytéral) ; le pasteur par exemple exerce seulement un ministère d’enseignement, et pas plus.

à suivre ...

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 03:04

suite et fin

 

Les sacrements, pour les adultes, sont parfois administrés le même jour : baptême, confirmation, communion ; à savoir un raccourci d’une évolution catéchuménale. Mais, même dans ce cas, ils sont à étudiés séparément dans leur utilité bien spécifique. Ces trois rites sont les seuls sacrements considérés comme tels par l’Eglise unitarienne de Transylvanie. Ils sont toutefois à inscrire dans une histoire de vie dont ils constituent les étapes initiatiques comme autant de points d’orgue. Pour une meilleure lisibilité des actes rituels, nous proposons un seul rite par cérémonie (proposition de l'auteur de cette article).


1 - La présentation au temple : l’action de grâce des parents à suite de la naissance de leurs enfants. C’est à la famille concernée à organiser la cérémonie au sein de la communauté chrétienne. Ce rituel n’est pas programmé par notre Eglise historique, mais on peut le faire.


2 - La communion (le partage du pain et du vin, le Lord Supper pour les Anglo-saxons, l’eucharistie pour les catholiques, la Cène pour les protestants)  : les avis des Eglises chrétiennes varient pour savoir à quel âge les enfants peuvent être acceptés à ce repas sacré, mais dès lors que l’accent est mis sur le repas et non plus sur une théologie du sacrifice et de la rédemption à laquelle les unitariens n’adhèrent pas, on peut y convier un enfant dès qu’il a le désir d’y participer sérieusement. Peut-on en effet faire le partage sous son nez, le tenir à l’écart de ce qui est une fête communautaire ? Ce serait à l’encontre de la psychologie d’aujourd’hui.


3 - Le baptême * : il marque l’entrée volontaire d’une personne dans l’Eglise, sa volonté de « faire Eglise », ce qui implique l’engagement de sa part à une participation régulière, à une présence active. En période estivale, ne pourrait-on pas remettre en vigueur le rite par immersion à mi-corps dans un cours d’eau, avec versement d’eau sur la tête ? A défaut, bien entendu, le seul versement d’eau sur la tête comme cela se pratique couramment aujourd'hui. Le baptême est administré par un ministre du culte ou bien par un laïc ** au nom de Jésus et de la part d’une communauté chrétienne.

* voir notre article "le baptême pour unitariens et sympathisants"

** Pour enregistrement du baptême par l’Eglise unitarienne de Transylvanie, le laïc baptiseur devra avoir une délégation de la part d’un ministre de cette Eglise.


4 - La confirmation : elle est non seulement une confirmation du baptême du postulant, mais aussi, de la part de ce dernier, un acte d’engagement ecclésial (pour assumer des responsabilités au sein de l’Eglise), et/ou prosélyte (la mission universelle : "allez baptiser toutes les nations") et/ou temporel (construire le Royaume au cœur de la cité des hommes). Bref un sacrement de la militance ! Cher les unitariens, elle peut se faire par imposition des mains par un ministre du culte (ou par un laïc avec délégation).


5 - l’accès à des ministères au service de la communauté ou pour la représenter à l’extérieur. Le lavement des pieds de l’assistance (ou de représentants de l’assemblée réunie) par le postulant, en respect de la consigne donnée par Jésus : « vous êtes des serviteurs », serait appropriée. Le rituel des Eglises unitariennes de Transylvanie et de Hongrie prévoient seulement une imposition des mains par l’évêque (ou avec sa délégation) ; il n’y a donc pas d’onction. A noter que seuls les ministres du culte sont concernés, et non les autres ministères. Nous pouvons penser que les autres ministères méritent eux-aussi un signe d'approbation communautaire. Pour l'ordination de ministres du culte non chrétiens, ce sont les instances nationales unitariennes qui peuvent décider de la cérémonie adéquate.

 

6 – le mariage : dans la tradition laïque, c’est le mariage civil qui compte ; il n’y a donc pas de mariage religieux, mais seulement une action de grâce par le couple et son accompagnement spirituel de ce couple par la communauté (et, pour la plupart des congrégations, y compris si le couple est homosexuel).


7 – la fin de vie : les unitariens ne proposent pas de sacrement pour les mourants, mais un accompagnement spirituel du mourant et de sa famille.


8 – les funérailles : une action de grâce à l’initiative de la famille en deuil avec accompagnement spirituel de la communauté chrétienne. Voir le dossier de notre Eglise sur "le travail de deuil".


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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 10:25

Jean-Claude-Barbier--portrait--mai-2008.jpgJean-Claude Barbier (Bordeaux) - Pour ce jour de Pâques, notre pasteur nous a envoyé une prédication qui attire notre attention sur la scène relatée dans les évangiles synoptiques (Marc, Luc, Matthieu) et concernant les "deux larrons" qui furent crucifiés en même temps que Jésus au sommet du Golgotha.


Nous pensons aussi très fort aux membres de notre Eglise qui souffrent dans leur chair : Gallou, la soeur de Yohann qui est toujours en traitement (lien), et François qui vient de subir une opération au cerveau pour une tumeur qui handicapait sa jambe droite (lien), sans oublier Noëlle qui a fait une mauvaise chute au genoux (lien). Et puis aussi au prochain baptême de la petite Sara, dimanche prochain 11 avril, au Foyer de l'âme à Paris (lien) ; baptême qui lui sera donné par Pierre Jean Ruff, pasteur de l'ERF et par ailleurs conseiller honoraire de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU).

 

Union de prière avec l'Eglise unitarienne-universaliste de Tucson, en Arizona

message de Richard Brodesky : Bonnes Pâques !

 

Tucson_Arizona_Unitarian-Universalist-Church_8.jpgVoir le reportage photo de Richard B. sur le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF)

 

J’ai pensé à vous aujourd’hui à l’église parce qu’on fêtait Pâques d’une manière plus ou moins traditionnelle. On a présenté une petite scénette sur le problème qui existe lorsqu'on en veut à quelqu’un d’autre. Par cela, le ministre du culte et ses assistants nous ont exhorté au pardon. Pardonner aux autres est un travail dur mais fondamental pour vivre en communauté. 


Ensuite il y eut des chants et et de la musique. Les chants ont été des hymnes traditionnels composés au XIXe siècle par Samuel LongfellowLo the Day of Days Is Here » et « Lo the Earth Awakes Again »), qui fut ecclésiastique dans les environs de Boston et frère du poète Henry Wadsworth. Je me souviens que les œuvres de Longfellow furent, pour ma génération, ardues à comprendre et à apprendre à l'école primaire ! mais ce sont des chants bien connus et je les aime beaucoup. En outre on a chanté un chant attribué à saint François d’Assise. Toutes ces chansons expriment l’amour de la nature.


Et puis on a aussi parlé de Jésus sur la croix et sa prière pour le pardon des gens, ainsi que des significations possibles de la Résurrection. Et enfin, pour cette année, il y eut une communion avec un partage de pain d’azyme et de jus de raisin (du jus et non du vin car certains participants sont sous traitement anti-alcoolique).


En somme c’était très bien fait. Des gens maintenant me posent des tas de questions sur les unitariens français !

 

Union de prière avec l'Eglise presbytérienne évangélique libre (EPEL) *, au Cameroun


Cameroun--Jean-Mbang--portrait.jpgpasteur Jean Mang (Yaoundé) - Bonjour à tous et à toutes.Très content de vous faire savoir que notre culte mensuel de ce mois a été spécial. Nous l'avions préparé depuis trois mois. Il a eu lieu à Boum-Yebel. nous avons reçu plus de cinquante invités, soit une participation totale de cent douze personnes. Le culte a commencé à 10h 30 comme prévu par l'EUfr. Après la procession, nous avons enchainé par une prière d'invocation. Nous n'avions pas pu commencer par la prière du mois, parce que nous attendions l'arrivée de plusieurs retardataires. Nous l'avons récité après la prière d'intercession ; ont suivi des acclamations, la louange et l'adoration. Notre culte de ce mois a été clôturé par le partage du pain et du vin. Fraternellement (message reçu le jeudi 8 avril 2010).

* Le site de l'EPEL est hébergé par notre Eglise dans le cadre d'un partenariat.


 

R-gis-Pluchet--2009.jpgRégis Pluchet (Le Mans) - Pour ce premier dimanche d’avril, j’ai vécu ce culte de Pâques, dans son sens premier et symbolique de Passage, que nous y voyions seulement, à travers le symbole du passage de l’hiver au printemps, une allégorie du passage de la mort à une autre vie ou que nous commémorions le passage de la Mer rouge ou celui de la résurrection du Christ. C’est en fin de compte toujours le passage de la mort du moi, de nos attachements, conditionnements, idées et illusions, à une vie transformée intérieurement.

 

J’ai vécu ce culte en union particulièrement avec tous et toutes celles qui sont crucifiés à travers le monde pour leur engagement pour la paix, la justice, la solidarité et l’amour, ainsi qu’avec tous ceux et celles qui souffrent et particulièrement avec le frère de ma compagne qui est entre la vie et la mort depuis un mois et avec la fille de ma compagne qui est hospitalisée en psychiatrie dans un état de très grandes fragilité et détresse (mais qui a pu passer une bonne journée de Pâques avec sa mère).

 

Quant à moi, ayant passé deux fois deux heures dans le train pour retrouver une partie de ma famille, après avoir lu la prière unitarienne du mois, j’ai voulu relire dans chacun des quatre Evangiles le récit de la résurrection, en le reliant à la lecture des textes depuis la préparation de la Pâque (depuis l’onction de Jésus à Béthanie par Marie). Une lecture longue et ardue, mais le résultat, saisissant, ne peut en être résumé ici, ne serait-ce que parce qu’il doit faire l’objet d’une maturation. Je peux seulement souligner ici ce que j’en retire dans une première approche sur quelques points.

 

L’importance des différences (et même des contradictions) qui montrent à quel point les quatre récits ont un but théologique avant d’être historique. Le sacrement oublié : le lavement des pieds (présenté il est vrai uniquement par Jean). La mécompréhension du rôle de Judas, à cause de l’Evangile de Jean qui l’accable, alors que les autres Evangiles n’en font pas un traître mais un ami de Jésus qui commet une effroyable bévue sur le rôle de celui-ci, attitude lourde de conséquence (mais l’arrestation de Jésus était inéluctable) mais pas pire moralement que le reniement de Pierre (mais je ne peux m’expliquer plus longuement ici à ce sujet).

 

Le piège du mot résurrection auquel nous attribuons le sens de réanimation d’un corps, alors que les textes disent qu’il s’agit d’un relèvement ou d’un réveil. La sobriété du récit des « apparitions » de Jésus en Matthieu, Luc et Marc (et même leur absence dans le récit de Marc, le plus ancien, si l’on enlève la conclusion, à l’évidence postérieure et d’une autre main) et qui se passent toutes le jour de Pâques et ne durent pas plusieurs jours (comme dans Jean) ou quarante jours (dans les Actes des apôtres). Seul Luc parle de Jésus « enlevé au ciel » (ainsi que la conclusion postérieure ajoutée à Marc), ce qui est encore loin de l’Ascension dont parle le même Luc au début des Actes des apôtres, dans un texte dont, à mon avis, l’allégorie saute aux yeux. Ce qui est important, c’est en fait le mot séparation utilisé par Luc, mais éclipsé par l’« enlèvement au ciel ».

 

Je vois dans ces textes la description d’un processus de deuil, processus représenté de manière très émouvante avec les visions de Jésus par Marie-Madeleine et décrites par les seuls Matthieu et Jean. Tandis que le premier lui fait « saisir les pieds » de Jésus, le second lui interdit de le toucher, selon la traduction classique, ou plus exactement, selon l’intéressante traduction de Segond, lui dit « cesse de t’accrocher à moi ». C’est bien ainsi l’allégorie de ce processus de deuil qui se poursuit avec la prise de conscience progressive d’une victoire de l’amour sur la mort, d’un éveil de la conscience des disciples à la mission qui leur est donnée de faire vivre le message du Christ.

 

Je termine avec une prière personnelle, entre désespérance et espérance (lien).

 

 logo_GAIC.pngSaïd Ali Koussay (Paris), président musulman du Groupe d’amitié islamo–chrétienne (GAIC) - Pâques, c’est l’évènement au cœur de la vie des chrétiens et de la liturgie chrétienne. Il marque, pour le christianisme, la victoire définitive de la vie sur la mort et de l’amour sur le  mal. C’est le passage de la vie éphémère à la Vie éternelle, des ténèbres à la Lumière.  

 

Au nom de tous les membres du GAIC), je formule les vœux que Pâques 2010 aide l’humanité à passer de la souffrance à la joie et à l’amour, de l’enfermement à la libération, du conflit armé à la paix et à l’entente.   Et je souhaite tout particulièrement à nos amis chrétiens de vivre pieusement ce moment important dans l’amour et le partage de la Parole de Dieu.


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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 20:46

prédication de la révérende Maria Pap, ministre du culte de l'Eglise unitarienne de Transylvanie et titulaire de la chaire de notre Eglise, l'Eglise unitarienne francophone (EUfr)

 

Je constate avec tristesse que, pris par la préparation pour Pâques, nous avons tendance à oublier le vendredi saint. Chaque année, ce jour là, je vois que nous avons le temps pour tout sauf pour célébrer et se souvenir. Même quand les cloches sonnent, même quand nous savons que c’est un jour liturgique, nous trouvons mille choses à faire au lieu d’aller à l’église. Je sais que le vendredi saint est un jour plutôt douloureux - on se souvient de la mort de Jésus et forcément de tous ceux qui nous ont été chers. Sans doute que nous ne voulons pas revivre la douleur, nous ne voulons pas nous souvenir du vide créé. Nous menons nos petites affaires  comme s’il n y avait rien de particulier ; ce jour là notre pensée est déjà à Pâques !


Mais est ce possible ? Peut-on avoir Pâques sans le vendredi saint ? Non, on ne peut pas ! Pâques est enraciné dans le vendredi saint ; la lumière vient des ténèbres, la plénitude et l’unicité de la vie rayonnent dans la menace et l’ombre du mort. C’est pourquoi je vous invite en ce jour de Pâques, à retourner au vendredi saint, là où a commencé la rencontre de la fin et du début, là où, à la frontière d’ici et de l’au-delà, trois corps sont figés chacun sur une croix : Jésus et les deux malfaiteurs.


La tradition chrétienne [ndlr = postérieure aux évangiles synoptiques, Marc, Luc, Matthieu ; Jean ne relate pas de cette scène] a donné des noms à ces deux hommes : celui de gauche s’appelle Gestas, celui de droite est Dismas. D’après les évangiles, c’était des brigands, des tueurs [ndlr = en fait peut-être des zélotes, des résistants qui assassinaient des occupants romains et des juifs collaborateurs, et qui étaient considérés comme de simples brigands par les autorités] et leur sentence de mort était justifiée. Ils étaient crucifiés à côté de Jésus, qu’ils connaissaient à peine, puisque leur seule rencontre avait été sur la route vers le mont de Crâne. Tout ce qu’ils savaient était que Jésus est un prophète itinérant et que, pour une cause inconnue, il y avait une inscription au sommet de sa croix :”le roi des juifs”.


Voilà les trois croix et les trois condamnés. Il n’y a aucun différence entre eux : trois coupables, trois misérables, trois corps en agonie à le l’asphyxie, cause des douleurs, de la chaleur, des mouches, de l’indignité. Trois hommes, trois croix, mais un a l’inscription d’un roi. 

 

Roi ? Quelle blague ! Gestas aimerait rire, mais tout est tragique et sérieux. Dans son désespoir, voyant la mort arriver, toute sa colère explose. Tant qu’il a encore le pouvoir, il hurle, il maudit, il se moque. Non pas ses exécuteurs, les soldats romains, de qui il n’espère pas la délivrance, mais il s’en prends à Jésus, tout près de lui, le “roi.” : s’il est roi, ou est son pouvoir ? Pourquoi, ne se sauve-t-il pas et pourquoi il ne les sauvent pas ? Gestas blasphème et se moque parce que l’inscription de la croix de Jésus lui montre tout ce qu’il désire plus profondément en ce moment tragique : l’espérance. L’espérance qu’il existe peut-être un pouvoir qui puisse défaire ses liens, un pouvoir au-dessus de la justice romaine, un pouvoir qui puisse le sauver de la mort. Mais tout ça est une illusion- et Gestas le sait parfaitement, c’est pour cela qu’il maudit, qu’il se moque. Sa vie va s’éteindre et il n’y a pas de pouvoir humain ou surhumain qui puisse l’aider.


A la droite de Jésus il y a Dismas. Ses douleurs sont aussi insupportables, son coeur est plein de désespoir, de découragement, mais il a quelque chose qui manque à Gestas : la repentance et la pitié. Dismas se repend ; il sait que sa punition est juste. Nous ne savons pas de quoi il était  coupable ; s’il avait tué, volé, pillé ; mais maintenant, dans les dernières minutes, il réalise la grande misère de sa vie gâchée. Il sait que sa mort est la conséquence de ses actes et il a le courage de regarder cette mort en face. Il est un pêcheur converti, même si cette conversion arrive peu avant la mort.


Dismas fait même plus que cela parce que, en ce moment douloureux de l’introspection, quand il doit évaluer sa vie, il réussit à penser à un autre, à Jésus. Cet homme, qui a peut-être commis tant de méfaits sans aucun problème de conscience, a pitié pour quelqu’un qu’il considère innocent et qu’il essaye de protéger. De cette pitié, naissent dans le coeur de Dismas l’amour et l’espérance. Amour pour son compagnon de souffrance, quelqu’un qu’il connaît à peine. Il n’a jamais entendu Jésus parler ; il ne l’as pas vu se pencher à l’écoute des gens en leur redonnant leur dignité ; il ne savait pas que Jésus a toujours enseigné l’amour et le pardon de Dieu - tout ce que l’âme de Dismas désire. Avec la clairvoyance du moribond, il prend conscience de quelque chose, puisque l’espoir renaît dans son cœur : espoir et foi dans une autre vie, dans un autre règne, là où il n y a pas de souffrance et où les péchés sont pardonnés. C’est pour cela qu’il se tourne vers Jésus en lui adressant une demande.


Pendant sa vie, Jésus a reçu beaucoup de demandes de la part de nombreuses personnes - des demandes de guérison, de gratification, d’enseignement, de vie éternelle. Tout le monde voulait quelque chose de lui pour eux-mêmes ou pour leur famille - quelque chose de réalisable, de palpable, de ce monde. De tous ses demandeurs, Dismas est le dernier et sa demande est la plus belle et la plus humble : "souviens-toi de moi”. Il ne demande pas à Jésus de le sauver de la souffrance, de la punition, de la mort - il demande juste que l’on se souvienne de lui. Dismas sait que ce règne est dans le futur, au-delà de la mort, mais si Jésus se souvient de lui, ce sera la possibilité d’une vie nouvelle. La possibilité d’une vie qui ne sera plus sous le signe de la lutte, de la haine, mais de la paix et de l’amour.


Sur la croix, dans l’ultime phase de son agonie, Jésus lui dit toute sa foi dans l’amour de Dieu : “Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis”. Dans cette promesse, il y a la plénitude du pardon et de l’amour ; il y a la résurrection et la vie éternelle. Etre avec Jésus, vivre comme ses disciples, nous élever au-dessus de nos erreurs et de nos chutes, espérer, aimer, croire malgré tout, n’est-ce pas la résurrection, la vie , notre vie ?


D’après un poète hongrois “ L’homme sur cette terre, au lieu de cheminer pas après pas, vole d’une croix à l’autre.” Si nous regardons notre vie, nous verrons la vérité dite par ce poète. Nous allons d’une croix à l’autre, mais il n’est pas indifférent de savoir quelle croix est la nôtre : celle de Gestas ou celle de Dismas. Il n’est pas indifférent en effet si nous traînons avec nous la croix de la haine, de l’amertume, du désespoir, ou si nous essayons de rester debout avec la croix de la pénitence, du pardon, de l’amour, de l’espoir - comme enfants de Dieu et disciples de Jésus. Ce n’est pas indifférent si nous voyons le monde avec les yeux de Gestas, ou tout doit tourner autour de moi, ou les autres sont juste des instruments - ou si nous voyons avec les yeux de Dismas, pas seulement notre peine, notre vie, mais la douleur, la peine, la vie des autres.


Souviens-toi de moi” a demandé Dismas à Jésus ; et ,depuis, nous nous souvenons de ce “saint malfaiteur”, de ce brigand qui était à la droite de Jésus, Dismas - le saint patron de ceux qui agonisent. Souvenons-nous de Dismas, pour qui le seul moment glorieux de sa vie fut en même temps le dernier, mais souvenons-nous de lui comme l`homme qui a mérité la vie éternelle par son amour.


 
Chères Amies, Chers Amis, est ce que vous voyez votre croix ? De quel coté de Jésus êtes-vous ? Vous savez la réponse, vous et Dieu. Notre croix nous est donnée, mais si c’est à gauche ou à droite, cela dépend de nous, de notre manière de la porter. Si l’amour et le pardon ne naissent pas lorsque nous approchons de la mort, c’est que nous avons échoué.


Mais si en portant notre croix dans la vie quotidienne, nous trouvons le chemin le plus court vers l’autre, vers Dieu, le chemin de l’amour, alors nous sommes sauvés, alors il y a de l’espoir. Espoir pour nos souvenirs, même si cela est douloureux, espoir pour notre vie et foi dans la lumière de l’éternité, espoir qu’un jour on se souviendra de nous. Que nos souvenirs nous donnent du pouvoir dans notre foi, de l’amour dans notre vie et de l’espoir dans notre chemin avec Jésus. Joyeuses Pâques ! Amen.

 

deux_larrons_reveillon.jpg

 

"La chapelle de Réveillon à La Ferté-Vidame, dans l'Eure-et-Loir, a été construite aux XIIème, XIIIème et XVème siècle. "Réveillon" pourrait dériver du latin "rivus": rivière. La chapelle de Réveillon est exceptionnelle car elle a conservé pratiquement tout son décor de peintures murales datant du XVème siècle. Mur ouest, mur nord, choeur, abside et mur sud sont ornés de deux registres de peintures très bien conservées. Bien que tardives, ces peintures donnent une bonne idée de la profusion d'images et de couleurs qui caractérisait la plupart des églises romanes". Vu sur le site : Peintures murales des églises romanes de l'ouest de la France

 

Les larrons ont une jambe en retrait car elle a été brisée afin d’accélérer leur mort à cause du début du sabbat ; ce qui ne fut pas le cas pour Jésus puisqu'il était déjà mort (il reçut par contre un coup de lance afin de vérifier qu'il était bien mort). La même position est également reproduite dans les calvaires bretons.


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