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28 août 2008 4 28 /08 /août /2008 16:32

par Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), article à la Une de la Correspondance unitarienne, n° 83, septembre 2008, note écrite le 27 juin 08

Peut-on parler aujourd’hui d’une théologie unitarienne alors que les croyances au sein de l’unitarisme contemporain sont les plus diverses. Qu’y a-t-il en commun entre une Eglise historique de l’unitarisme qui a conservé un credo datant des XVI-XVIIIème siècles, où Dieu est encore providentiel, et l’unitarisme-universalisme qui se veut une nouvelle religion englobant les non croyants ?

Au sein même de l’unitarisme-universalisme, les congrégations se doivent de gérer une hétérogénéité qui va des croyants aux athées en passant par les agnostiques. Les compromis sont de règle au nom de la tolérance et du respect d’autrui, mais cela revient à éviter de prononcer certains mots – comme par exemple celui de Dieu – où encore à diluer les rituels originaux dans une phraséologie et une gestuelle qui se veulent d’emblée universelle mais qui tombent dans la banalisation.

Y a-t-il finalement des théologies au pluriel, voire même, pour certains, une absence totale de théologie ?

Bien que l’épistémologie du mot théologie contient le nom grec pour désigner un dieu (theos), cette science est plus large puisqu’elle se présente comme une " étude des questions religieuses fondées principalement sur les textes sacrés, les dogmes et la tradition " (Petit Robert). Ajoutons que les monothéismes n’en ont pas le monopole puisque les religions coutumières, dites " païennes ", proposent elles aussi une méditation sur nos relations avec des divinités et autres êtres surnaturelles et ont des corpus religieux oraux tout à fait consistants, composés de mythes, de prières, de rituels, de pratiques, de croyances et de valeurs morales. 

Il s’ensuit, en tenant ainsi compte de l’anthropologie, d’un élargissement considérable de la théologie qui se doit de déborder les confessions où elle était naguère confinée. Elle s’en trouve fortement relativisée et l’image d’un Dieu patriarcale, anthropomorphique, titulaire d’un peuple (pour les Juifs) ou assurant le salut d’une seule communauté de fidèles (christianisme, islam) n’est plus recevable. 

Dans le camp d'en face, celui des athées, les connaissances scientifiques se heurtent au Big-bang initial et ne progressent guère au-delà. L’univers est de mieux en mieux connu, mais le mystère de son origine reste entier. Nous assistons à une convergence entre croyants qui ne se prononcent plus sur la nature de Dieu (est-ce une personne ? une énergie ? une présence " spirituelle " ?) et des athées qui reconnaissent une dimension échappant à notre seule raison, un au-delà du seul connu par la raison humaine. Les uns et les autres évitent le fanatisme, l’enfermement dans des certitudes qui ne sont nullement démontrées, la polémique vaine. Au sein de l’unitarisme contemporain, le consensus s’est fait sur le mystère de la Vie et la dimension spirituelle de celle-ci. 

En cela, le discours sur le vocabulaire de révérence du président de l’Unitarian Universalist Association (UUA) of Congregation, le révérend William G. Sinkford, en mai 2003 *, marque la fin d’une emprise " humaniste " sur l’UUisme qui aurait conduit à la marginalisation des croyants.
* voir notre bulletin de la Correspondance unitarienne, n° 22, août 2003

Les cultes unitariens ont su, par des paroles, des chants, des rituels innovés, personnalisés aux personnes présentes, trouver une ferveur émotionnelle et devenir des lieux d’expression de la foi des uns et des autres. Ils se sont éloignés de la matrice protestante anglo-saxonne, encore marquée par la sobriété puritaine ou calviniste, à laquelle s’était ajouté la froideur d’un certain rationalisme. Bref, on se relie aux autres lors de ces cultes, on s’accepte mutuellement, on s’écoute, on s’encourage. Un café et des viennoiseries réunissent les fidèles autour d’une table à la sortie du culte. On redécouvre le sens des fêtes coutumières fussent elles " païennes ". Même si la transcendance d’un Dieu créateur n’est pas explicitement mentionnée, la Vie est magnifiée dans toutes ses manifestations, animaux et plantes inclus, et les préoccupations sont assurément écologistes.

Une théologie unitarienne s’en dégage, au delà du clivage entre croyants et non croyants. Elle se présente de la façon suivante :

1) La croyance au mystère de la Vie. Il y a une dimension spirituelle de la Vie. Si Dieu existe, il est à considérer comme un Dieu Créateur, à l’origine de notre univers, donneur de Vie. Mieux, si on peut penser qu’il est transcendant (en sa qualité de Créateur), il est également et surtout présent (immanent) au sein même de sa Création et dans chacun des êtres vivants (ce que disait déjà le panthéisme). La théologie du panenthéisme propose une telle synthèse.

Allant dans le même sens, mais avec un accent encore plus dynamique, la théologie du Process pense que Dieu est en interrelation constante avec ses créatures ; il n’agit pas directement, mais par nous. Ainsi va l’histoire qui est d’abord humaine mais où Dieu est présent d’une façon ou d’une autre, avec nous dans nos méandres et nos tentatives, comme une force créatrice jaillissante, toujours à l’œuvre, toute interne, ainsi que l’avait pressenti un Teilhard de Chardin.

En tout, on est loin de la fixité du créationnisme ou de la linéarité d’une histoire sainte, ou encore de la naïveté des évolutionnismes idéologiques.

la Théologie, statue de la cathédrale gothique de Laon (France)

2) Cette croyance n’implique pas un culte prédéfini, des credo, l’adhésion à des dogmes, mais laisse à chacun la façon de dire sa foi, ses convictions. Le culte s’ouvre à toutes les formes d’expression et ne se cantonne pas seulement à l’oralité : dessins, danse, musique, présentation d’objets, rituels expressifs, etc., ont leur place. Dans un tel contexte, le langage de révérence appartient à chacun. Il n’y a pas d’interdits ni de formulations codées. 

Les expressions pouvant être non seulement diverses mais contrastées, la cohésion est maintenue grâce à la règle du jeu qui veut que chacun s’exprime en son nom personnel, sans engager la communauté et que celle-ci écoute sans être obligée de marquer son acquiescement ou sa désapprobation. Le culte s’est libéralisé.

3) Les croyants peuvent s’y sentir à l’aise s’ils ont effectué un travail critique de leur corpus religieux d’origine. Les rituels proposés sont en quelque sorte déconfessionnalisés et présentés pour leur valeur universelle de partage. Sont-ils pour autant affadis ? aseptisés ? tronqués ? folklorisés ? Non, si on prend soin  d’en expliquer le contexte historique et religieux qui les a vu naître et leur signification réelle.

Par exemple, dans un tel contexte, le chrétien peut proposer de rompre le pain et le vin au nom ou en souvenir de Jésus. Celui-ci n’étant pas Dieu, le rituel est alors vécu comme un acte fraternel entre personnes qui estiment le message des Evangiles, chacun pouvant, en ce qui le concerne aller plus loin selon sa propre foi en un Jésus qui aurait été ressuscité (version de la Pentecôte) ou dont l’esprit serait toujours vivant et donc actif (version quaker). 

Il va de soi que l’interprétation rédemptrice, certes compréhensible dans le contexte messianique du judaïsme du 1er siècle, n’a pas de valeur universelle. La forme traditionnelle, " ceci est mon corps, ceci est mon sang, livrés pour vous … ", risque d’en rebuter plus d’un. Par contre, le sens du repas de communion est mieux rendu par la Didachée (datée de 60 à 90 après Jésus-Christ) qui évoque les fruits de la Terre et du travail des hommes. 

D’autres rituels religieux peuvent tout aussi bien être présentés, à la condition d’être repensés et adaptés à notre monde moderne et de faire sens pour les autres. En cela la force du rituel n’est pas tant dans la théâtralisation d’un geste (amplifiée jusqu’à l’extrême dans la pompe romaine ou orientale, ou encore dans l’ésotérisme) que dans sa vertu de partage entre présents, et donc dans sa valeur de signe universel, même si une explication s’avère nécessaire. 

4) La religion unitarienne est un accompagnement spirituel des personnes et des groupes. Il ne s’agit plus de convertir, ni même de garder les fidèles au sein de son Eglise, mais d’aider au cheminement, au progrès des uns et des autres, même si cela doit les conduire à d’autres choix, hors de l’unitarisme. Il n’y a pas de guide spirituel. Il s’ensuit que les sympathisants jouissent de la même considération que les fidèles au sein de nos assemblées cultuelles. La porte des églises est désormais grand ouverte, une éthique relationnelle a remplacé le baptême et l’acte de foi confessionnel.

Ndlr - l’unitarisme contemporain s’est diversifié en s’ouvrant à des non chrétiens : des croyants en provenance d’autres corpus religieux (bouddhistes, juifs, soufis, baha’is, coutumiers et néo-coutumiers, etc.) et à des non-croyants (agnostiques, athées " humanistes ", etc.). La théologie proposée s’adresse donc à des assemblées hétérogènes.

Il n’en est pas de même pour les communautés restées chrétiennes (nos Eglises historiques hungarophones, la King Chapel et d’autres Eglises à Boston, des Eglises en Norvège et en Grande-Bretagne, les associations chrétiennes unitariennes) lesquelles continuent à se référer directement à Dieu et à la personne et à l’enseignement du rabbi Jésus de Nazareth (voir par exemple les statuts de l’AFCU) ; également à la culture biblique étant entendu que la Bible est lue et comprise avec l’aide de l’exégèse historico-critique. Pour les associations chrétiennes unitariennes qui ont émergées en Europe occidentale et en Afrique noire francophone à partir des années 90, le Manifeste d’Avignon (publié en août 2007 et traduit en plusieurs langues) est devenu un texte de référence.

Attention ! L’unitarisme contemporain (qui englobe les chrétiens unitariens) ne doit pas être confondu avec l’unitarisme-universalisme qui n’en est qu’une des composantes, certes importante mais non exclusive.  

Pour connaître l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) qui est un réseau mondial regroupant tous les unitariens de toutes les sensibilités, voir la rubrique " ICUU " sur le site de l’AFCU.

Pour avoir une application concrète de la théologie présentée dans cet article, voir le site de l’Eglise unitarienne francophone (celle-ci concerne en effet les associations chrétiennes unitariennes d’Europe occidentale et d’Afrique noire, mais aussi des associations unitariennes-universalistes basées au Canada),

Pour les statuts de l’AFCU, http://afcu.over-blog.org/categorie-10390876.html

Pour le Manifeste d’Avignon, http://afcu.over-blog.org/categorie-10148421.html

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 12:30

poème de Gérard Bessière (Luzech, département du Lot, France), paru dans Quelques Nouvelles  (le bulletin mensuel de la mouvance Marcel Légaut), n° 214, septembre 2008.

" Dieu... " /
Qu'il est bref et tremblant, / le mot le plus usé / sur les lèvres / des âmes...

Peut-on parler de /
"Lui", / dire : "Tu", / comme nous disons / "je", "nous" / au pays des humains?

Éclôt /
le silence / qui ne fait pas nombre / parmi la foule / transie ou fascinée.

Lourd, /
léger, / le secret / nous habite / et nous rend muets.

Quand les arbres
frémissent / en leurs feuillages, / veulent-ils murmurer / ce qu'ils ignorent ? / Peut-être / le brin d'herbe sait-il...

Un cri d'homme, /
un geste de femme, / une question d'enfant / font-ils pressentir / un soleil caché, / une ténèbre éblouissante ?

Les mots brûlent /
et ne laissent / que cendre. / L'incendie court à travers / les siècles ...

Ne resterait-il /
que le feu / qui oublie / les dieux consumés / et qui crépite soudain / alors qu'on le croyait assoupi ?


sculpture de Danièle Bigata, socle de la statue de Aïda au Théâtre des quatre saisons à Gradignan (Gironde, France). Photo Jean-Claude Barbier, décembre 2007
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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:38

extrait de Béance du divin (1994 : 218) de Jean Onimus ; paru dans "Quelques nouvelles" (bulletin de la mouvance Marcel Légaut), n° 214, septembre 2008.
L'auteur
est décédé le 3 août 2007

(...) Je voudrais encore plaider pour une théologie humble, consciente des impuissances et des lacunes de l'esprit humain. Il nous faudrait mettre en question nos discours sur Dieu, nous rendre compte qu'ils sont contingents, évolutifs autant que le sont nos mentalités.

En présence d'une réalité stupéfiante, ultimement incompréhensible, en présence d'un cosmos aux dimensions inouïes, qui parait non pas - nous l'avons dit - planifié d'avance mais en évolution ouverte en direction de formes imprédictibles de complexité, donc de pouvoirs nouveaux et de présence spirituelle, la notion du divin doit demeurer en nous fluide et modeste : soyons conscients de nos limites et du caractère encore très primitif de nos esprits, évitons les constructions métaphysiques et dogmatiques a priori, uniquement fondées sur un matériel conceptuel et une logique dont nous avons mesuré la contingence.

"Instantané", composition sur ordinateur par Robert Moro (Aix-en-Provence, France). Pour contact : robert.moro1@gmail.com

Par contre, une théologie humble pourrait approfondir la phénoménologie, à peine entamée, de la prière, de la méditation, de la contemplation, du désir de célébration ... Elle s'attacherait à élucider les origines, les significations spirituelles de la poésie et des arts. Elle se ferait anthropologie en essayant de comprendre les ultimes dimensions de l'amour, de la bonté, du pardon et surtout de la générosité et du don.

La connaissance expérimentale des besoins spirituels de l'homme n'a guère été abordée avec sérieux, pas plus que son exigence d'un sens et de fins valables voilà l'aire de recherches ouvertes à une théologie humble Une exploration de toutes les transcendances qui nous ouvrent à des valeurs qui nous dépassent et nous rendent créateu
rs. C'est parce que l'homme passe infiniment l'homme que la théologie est possible, et ce serait un beau projet " kantien " que de réfléchir aux conditions qui rendent effectivement possible la théologie.

Enfin une théologie humble aurait un profond respect pour la diversité des opinions ; consciente du caractère historique et forcément limité des vérités formulées, elle chercherait à atteindre, au-delà des formules et des définitions provisoires, le foyer d'où émanent de tels concepts et vers lequel ils convergent. Dans un domaine très ouvert, qui échappe à l'expérience objective et que le systémisme logique ne saurait embrasser sans arrogance ou naïveté, la théologie humble ne peut que se contenter de relever un ensemble de faits psychiques, culturels, historiques qui concernent le fonctionnement harmonieux de la nature humaine.

Elle constaterait sans doute que l'Evolution s'oriente sur terre vers une croissance de l'esprit et que la solidarité, qui s'impose de plus en plus à l'espèce humaine, passe par une mutation des consciences en direction d'une entraide, voire d'une communion universelle. Ce sont ces évidences qui donnent un sens au progrès humain : il appartiendrait à la théologie d'en tirer les conséquences ...

Pour une présentation de l'auteur (Jean Onimus 1909-2007), voir l'encyclopédie en ligne Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Onimus 

principaux ouvrages de l'auteur sur la religion : 

  • Teilhard de Chardin ou la foi au monde (Desclée de Brouwer,1968)
  • Le perturbateur (Cerf,1974)
  • Teilhard de Chardin et le mystère de la terre (Albin Michel,1991)
  • Béance du divin (PUF,1994)
  • Le chemin de l'espérance (Albin Michel,1996)
  • L'homme de Nazareth (L'Harmattan,2000)
  • Jésus seulement (L'Harmattan,2001)
  • Le destin de Dieu (L'Harmattan,2003)
  • Métamorphose du religieux (L'Harmattan,2004)
  • Ce que Jésus a vraiment dit (2005, manuscrit en ligne)
  • Évolution du divin (2006, manuscrit en ligne) 


     

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 09:13

La vie est un mystère.
On ne la possède pas.
Elle circule en nous
et notre passage sur cette terre,
de notre naissance à notre mort
est une écoute de tous les jours
à sa rencontre.

La vie est un mystère.
Elle souffle en nous
parfois si doucement qu'il faut s'arrêter
et faire silence pour la sentir,
parfois si cruellement.

La vie sur terre est un mystère
qui ouvre sur le mystère de l'Impensable.
La vie est précieuse.
Elle nous est confiée et nous sommes ses serviteurs.

Il nous faudra des cris et du silence
pour regarder,
demain,
l'avenir,
avec la présence absente
de ceux qui nous ont quittés.

poème de Jacques Musset (Sainte-Pazanne, Loire-Atlantique, France), paru dans Quelques Nouvelles (bulletin mensuel de la mouvance Marcel Légaut), n°214, septembre 2008

en illustration : tableau du peintre Klimt Gustav (1862-1918), "Maisons au bord de l'eau".

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 18:07

 

ministres du culte américains.


La prière du mois de septembre 2008, à laquelle sont invités les unitariens du monde entier pour allumer la flamme de leur calice, nous est donnée par Brian Griffin, directeur de l'Education religieuse au sein de l'Eglise unitarienne-universaliste de la Tennesse Valley (the Tennessee Valley Unitarian Universalist Church,TVUUC) à Knoxville, aux Etats-Unis.

Cette prière est d'autant plus émouvante que cette communauté vient de subir un odieux attentat qui a fait 2 morts et plusieurs blessés en plein culte le dimanche matin 27 juillet 2008 (voir les Actualités unitariennes du lundi 28 juillet 2008)

"We are safe. We are together. We are loved. And so it will be"

"Nous sommes saufs ; nous sommes ensemble ; nous sommes dans l'Amour.
Et il en sera toujours ainsi"

traduction en français proposée par Jean-Claude Barbier

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 07:45

Ne réprimandez pas un vieil homme sévèrement,
mais encouragez-le comme s’il était votre père.
Avec les jeunes gens, comportez-vous comme des frères,
avec les femmes âgées comme des mères, et les plus jeunes comme des sœurs,
et toujours dans le plus grand respect et la dignité.
Soyez attentifs aux veuves dans le besoin et apportez-leur l'aide nécessaire.
Si nous agissons ainsi nous vivrons avec un coeur pur.
Soyons à l’écoute les uns des autres.
Accueillons, selon nos croyances UU,
ceux qui nous aiment et qui sont près de nous.
Que la Grâce soit avec vous.

Cette prière a été proposée par Alice Magara de l’Unitarian Universalist Church of Kenya dans le cadre du programme " Global Chalice Lighting " de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), intitulé que nous pourrions traduire en français par " dans le monde entier, allumons la flamme de notre calice "

Alice est l’épouse du révérend Patrick Magara dont l’Eglise est localisée en pays Kisii, au Sud-Ouest du Kenya. Pour une présentation de sa région, voir les Actualités unitariennes à la rubrique " en Afrique "
http://actua.unitariennes.over-blog.com/categorie-1231174.html

le révérend Patrick Magara lors de la rencontre internationale de l'ICUU à Oberwesel, en novembre 2007. Photo Jean-Claude Barbier.

Le texte était rédigé en anglais ; il a été traduit en français par Nathalie Brunet, Lucie-Marie Castonguay-Bower et Jo-Anne Elder-Gomes, pour le compte du Conseil unitarien du Canada (CUC)

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 07:27

Le 14 septembre 2003, dans le jardin attenant à l’Eglise unitarienne de Montréal et appelé " Jardin phénix ", un Amérindien francophone de Montréal est venu planter un pin blanc selon le rituel de sa coutume. Pour lui et ses compatriotes, le pin blanc est un " arbre de la paix " que l’on plante à l’occasion de rencontre entre groupes ou de résolution de conflits. Cet acte symbolique et rituel a été fait dans le cadre du programme d’éducation religieuse de l’Eglise concernant les enfants.



Une plaque commémorative relate l’événement : " Le pin blanc, que les Premières nations vénèrent à titre d’arbre de la paix, est le don vivant de la part des enfants du programme d’éducation religieuse pour notre Jardin phénix. Qu’à l’ombre fraîche de ses branches, notre jardin s’imprègne de sérénité et qu’ainsi s’élève nos esprits. L’Eglise unitarienne de Montréal, le 14 septembre 2003 ".

A l’occasion de notre venue au Canada, du 16 au 25 mai, à l’invitation du Conseil unitarien du Canada (CUC), Hannelore Poncelet nous a fait visiter ce jardin qui se veut un Eden sur terre où l’homme vit en harmonie avec la Nature, où les plus pauvres trouvent de la nourriture, où les enfants apprennent à grandir en respectant l’environnement.

Cette note ouvre une nouvelle rubrique intitulée " la sagesse des Anciens ", qui veut attirer notre attention sur le vécu et les valeurs des premières civilisations et cultures, à commencer avec les Amérindiens du Canada et de Louisiane, les Inuits du Canada, les Pygmées du bassin du Congo, et les populations autochtones d'Afrique noire avec lesquels nos communautés unitariennes sont en relation.

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26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 08:08

salutations de Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), à l’Eglise unitarienne de Montréal (EUM) lors du culte en anglais du dimanche 25 mai 2008

Très Cher(e)s Ami(e)s,

Je vous dis ma joie d’être accueilli par vous.
Je vous connaissais jusqu’à présent par le site Internet de votre Eglise et celui du Mouvement universaliste unitarien du Québec (MUUQ), et surtout, depuis février 2004, par une correspondance régulière avec plusieurs d’entre vous ainsi que des échanges dans le cadre de forums : " Unitariens francophones ", " CUC-en-français " et " Histoire d’U ". C’est donc une grande joie que d’être aujourd’hui, avec vous tous, dans une relation encore plus directe, de face à face, et si fraternelle.

Je vous salue au nom de tous les unitariens francophones de France, de Belgique et de Suisse.
Je salue votre belle communauté ce matin rassemblée pour le culte.
Je vous salue avec votre histoire et vos traditions.
Je vous salue pour la sagesse dont vous faites preuve pour, non seulement accepter et gérer la diversité qui existe en votre sein, mais aussi et surtout pour la valoriser.

Faire que chacun apporte, selon l’appel de Paul, ses qualités, ses talents et ses dons, son intelligence et ses intuitions, ses élans du cœur, sa compassion aux autres, ses engagements sociaux et politiques, mais aussi, lui-même, tout simplement, avec ses propres identités ethnique, linguistique, culturelle, religieuse, citoyenne, politique.
Et là, je ne suivrai pas Paul lorsqu’il dit qu’en Christ il n’y a plus de Juifs, de Païens, ni de Romains,

car l’identité est irréductible, non négociable, non arrangeable. Elle imprègne notre personne, la transcende dans un destin collectif qui est volontairement assumé au titre de patrimoine commun.

Ces identités, elles sont à dire, à exprimer, à proclamer, à crier s’il le faut au temps des oppressions, à être au cœur de nos résistances comme nous le rappelle la fête juive d’Hannoucha et le drapeau des hussites qui, au début du XVème siècle, revendiquaient la communion sous les deux espèces en arborant un calice – ce calice qui, vous le savez, deviendra nôtre (1).

le mémorial des Familles souches à la Maison des aïeux, à Sainte-Famille, dans l'île d'Orléans, en aval de la ville de Québec. Photo Jean-Claude Barbier, mai 2008

Elles résistent, ces identités, aux colonialismes et aux impérialistes, aux hégémonies et aux encadrements de toute sorte.

Elles ne sont pas à diluer dans de l’eau, ni à mettre dans nos poches, encore moins à cacher honteusement derrière notre dos, puisqu’elles sont autant de lumières pour l’Humanité dont nous voulons préserver la riche diversité. L’Evangile ne nous dit-il pas que la lampe à huile, si l’on veut qu’elle éclaire toute la maison, ne saurait se mettre sous le boisseau ?

Si elles sont à transmettre, ces identités, à nos voisins, à nos amis, à nos enfants ; si elles s’énoncent d’une façon claire et nette comme la limpidité d’une source ; si, parfois, elles parlent haut et fort comme un shofar ou un clairon ; elles savent aussi se faire intimes et discrètes, douces et murmurantes, en tout cas non violentes.

Elles sont faites pour le dialogue, pour entrer dans des assemblées élargies, animer des réseaux, participer à des fédérations. Elles sont respectueuses des personnes. Elles ne sont pas faites, vous le savez bien, pour s’imposer aux autres. Elles se donnent, se partagent, invitent les autres à leurs fêtes et communiquent leur joie.

texte paru à la Une du bulletin de la Correspondance unitarienne, n° 82, août 2008.
Pour les sommaires des bulletins, voir le site documentaire de
La Besace des unitariens

Déjà dans nos bulletins antérieurs et du même auteur (à lire sur le site "Profils de liberté") :

Se dire au-delà des étiquettes des orthodoxies ", n° 43, mai 2005 ;
L’unitarisme est-il un évolutionnisme ? ", n° 56 – juin 2006,
L’unitarisme dans l’éventail des croyances ", n° 64, février 2007 ;

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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 18:14

[en langue mina du Sud-Bénin et Sud-Togo]
Agoo, amin ! (ter)

Mi le kafu mi Mawu, jinukusi kuɖo ayingbanɖotɔ.
O Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre, nous te louons ;

Mi le kafu mi Mawu agbeaɖotɔ.
O Dieu, tout puissant, maître de l’Univers, nous te glorifions 

Mi le ja avalu mi Vodun Yɛwe ka voɖeka wo kɛun kɛn kɛn.
Nous vous implorons, vous toutes les 41 entités divines du vodoun yehue ;

Mi le yɔ mi Vodun Gu, Sakpata, Xɛbioso kudo Vodun ke mi jesi o gba kudo ede ke mi un jesi kpata.
Nous vous invoquons, Vodun Gu, Sakpata, Xɛbioso
et tous les voduns que nous connaissons ou que nous ne connaissons pas.

Mi le yɔ mi Vodun Ginyɛhwe woo kɛun kɛn kɛn.
Mi le yɔ mi Ata Kpesu, Ata Adjigo, Ata Sakuma ku do ke mi ɖo hun wo gbakudo ke mi hun ɖo hun ɖo hun woa.
Nous vous implorons, vous toutes les divinités Ginyɛhwe :
Ata Kpessou, Ata Adjigo, Ata Sakuma
et vous toutes dont nous nous souvenons et dont nous nous souvenons pas ;

Mi le yɔ mi Vodun Dan wo kpata,
Mi le yɔ mi Nana Sika, Sika jɛnɔ, Sika avɔnɔ, Sika dɔkunnɔ.
Mi le yɔ mi Ata N’Desu kata bia,
Mi le yɔ mi Dan Ayiɖohwɛɖo kudo Vodun Dan ke mi ɖo wun wo gbakudi ke mi hun ɖo wun woo,
Nous vous implorons vous toutes les divinités Dan : Nana Sika, Sika jɛnɔ, Sika avɔnɔ, Sika dɔkunnɔ, Ata N'desu Kata bia , Dan Ayidohwuɛdo
avec toutes celles que nous connaissons ou que nous ne connaissons pas ;

Mi le yɔ mi Togbe wo, Mama wo, Tasinɔ wo kɛun kɛn kɛn,
Nous vous implorons vous les mânes de nos ancêtres ;

Mi wun gba sɔ eku sɔ kan agbe n’ɛ mi, mi wun sɔ agbe sɔ kan ku n’ɛ mi woo,
Faafa biɔ mi le.
Nous ne demandons pas la mort pour remplacer la vie,
ni la vie pour remplacer la mort.
Nous ne demandons que la paix

Bɔbɔ ke mi le ji la wɔ a, mi sɔ ɖo mi be ata mɛ, n’ɛ mi n’ɛ mi la do acɛ eji, n’ɛ zɔnzɔn kuɖo vuɛn le ji la ɖo exɔ ya mɛ, mi a tu agbo wo ɖo wo.
Nɛ mi wun agbo nɛ faafa kudo ennyuɛn ke la kplɔ bɔbɔ ya yi nuko a.
Kuefan ke le mi le fan n’ɛ mi eyeun.
Mi a tu faafa ɖo mi a ji nɛ ba nyi jijɔɛ nɛ amɛsiamɛ le xɔ ya mɛ, le bɔbɔ ya be te pe. Ezo ma ɖia, ezo be wun kpɛ ye loo.
Exaucez nos prières. Nous mettons cette réunion sous votre protection et implorons votre bénédiction pour qu’elle se déroule dans la paix, la concorde et qu’elle aboutisse à des conclusions heureuses et bénéfiques pour la construction de notre pays, le Bénin et notre continent l’Afrique.

Yawoo, yawoo, yawoo.

Cette prière a été prononcée à la fin d'une table ronde organisée à Cotonou le samedi 28 juin 2008 par le mouvement Chrétiens pour changer le monde (CPMC) et l’Institut universitaire du Bénin (IUB) sur le thème " Dialogue inter religieux : en finir avec toutes les formes d’exclusion ".   Les Actualités unitariennes (http://actua.unitariennes.over-blog.com) ont rendu compte de cette belle manifestation dans leurs messages des 20 juin et 9 juillet 08.


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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 07:29

Seigneur , j'ai le temps,
j'ai tout mon temps à moi,
tout le temps que tu me donnes.

Les années de ma vie,
Les journées de ma vie,
Les journées de mes années,
Les heures de mes journées.

Elles sont toutes à moi,
à moi de les remplir.
Tranquillement, calmement, ...

Je ne te demande pas Seigneur,
le temps de faire ceci, et puis encore cela.

Je te demande simplement
la grâce de faire consciencieusement,
dans le temps que tu me donnes,
ce que tu veux que je fasse.

Michel Quoist (1921-1997), prêtre et écrivain français.
pour en savoir plus sur l'auteur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/ Michel_Quoist

Cette prière a été envoyée par Henri de Vaucluse au groupe de discussion " Unitariens francophones ", le 8 juillet 2008

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