L’Eglise unitarienne francophone (Eufr) demandera-t-elle son adhésion à l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) ?
Certainement pas !
une représentation par pays
La représentativité auprès de l’ICUU se fait pays par pays et non pas par aire linguistique. Les unitariens francophones du Canada sont représentés auprès de l’ICUU par le Conseil unitarien du Canada (CUC), ceux du Burundi et du Congo Brazzaville par leur association respective, et ceux de France par l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) *
* en attendant que le Conseil des unitariens et universalistes de France (CUUF) devienne fonctionnel
Lisanga ya bandimi na Nzambé, au Congo RDC, va demander sa reconnaissance comme groupe en émergence. Il reste la Belgique et la Suisse qui ne sont pas représentées à l’ICUU car elles ne disposent pas encore d’une communauté unitarienne. Les unitariens de ces pays se sont mis en relation avec l’AFCU ou le réseau de la Correspondance unitarienne.
Rappelons aussi que notre Eglise n'a pas vocation à se substituer aux communautés existantes dans l'espace francophone. Elle n'est nullement un relais vers le haut. Si elle constitue effectivement pour ces communautés un point de repère, elle n'est nullement englobante et se veut simplement un espace de rencontre, partagée, d'harmonie, sans plus ni moins.
le cas particulier de l’EUU
Seule exception à la règle, l’European Unitarian Universalists * (EUU), qui regroupe les communautés anglophones en Europe (à Paris, Genève, Amsterdam, région de Bonn), est membre à part entière à l’ICUU. Elle est aussi, par ailleurs membre de l’importante association américaine, l’Unitarian Universalist Association (UUA) of Congregations.
* les deux termes unitarian et universalist sont généralement mis à égalité puisque résultant d’une fusion en 1961 entre deux partenaires confessionnels, l’Eglise universaliste américaine et l’Association unitarienne américaine. Les unitariens qui se réfèrent à cette fusion historique sont dits et se disent unitariens-universalistes, le trait d’union (en français) spécifiant l’égalité des deux termes et leur association. L’EUU rompe cet équilibre en mettant un pluriel à " universalists " et en faisant d' " unitarian " un qualificatif, ce qui donne le sens suivant : " les unitariens européens qui sont universalistes ".
l’appel d’Ottawa
Toutefois, suite à l’internationalisation de l’unitarisme et de l’universalisme, il faudra bien que l’ICUU, à plus ou moins long terme, accorde une place aux aires linguistiques. Celles-ci, en effet, facilitent les relations en leur sein. Notre mouvance comporte des élites qui savent manier l’anglais, même si ce n’est pas toujours performant au niveau de l’oral, mais aussi des milieux populaires qui en sont plus éloignés.
Respectons les identités nationales, respectons les langues des peuples, respectons leur histoire et leurs coutumes.
Une embrassade dans les rues de Turin, photo Jean-Claude Barbier, juin 2007.
L’Appel francophone d’Ottawa * (mentionné sur ce site dans la rubrique "les piliers de l'Eglise") demande précisément que les sites, celui de l’ICUU et ceux des congrégations comportant des minorités linguistiques, ouvrent des pages en conséquence.
Il ne s’agit pas seulement d’exigence, pour le respect des identités, mais aussi d’efficacité afin que notre mouvance devienne vraiment internationale et touche davantage les milieux populaires.
Nous appelons à ce que chaque grande aire linguistique s’organise. Notre Eglise, dont la base est linguistique, se veut en cela un prototype.