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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 17:52

suite des articles précédents


Prendre pour but d'activité l'imitation effective de l'idéal évangélique, et par là même l'imitation de tous les hommes d'élite qui avant et après Jésus ont vécu à des degrés divers de la même vie, c'est assez montrer que le christianisme libéral ne prétend pas être un christianisme facile. La réforme à laquelle il travaille n'est pas un relâchement dans l'austérité de la conduite et dans le dévouement au bien ; c'est au contraire un effort pour concentrer sur la vie pratique et sur ses graves devoirs toute l'attention et toutes les forces qui se perdent aujourd'hui dans d'inutiles discussions théologiques ou dans les vaines pratiques du bigotisme catholique, juif ou protestant.


« En nous déclarant chrétiens libéraux, nous acceptons la discipline et la tradition morale du christianisme, non pas comme absolue ni infaillible, mais parce que dans son fond elle nous paraît être l'écho fidèle de la conscience, la voix de Dieu dans l'âme. Nous tenons pour un droit et un devoir, d'abord d'affranchir notre piété et notre activité morale de la croyance et aussi énervante que trompeuse, à une intervention surnaturelle de Dieu, rare ou permanente, ancienne ou contemporaine; ensuite de séculariser la religion en l’appelant à sanctifier non pas une vie humaine restreinte et mutilée par l'ascétisme, mais la vie humaine dans toutes ses applications normales, famille, cité, science, art, industrie. Nous prenons donc racine dans la tradition humaine toute entière sans nous enchaîner à la lettre d'un passé spécial, juif, catholique ou protestant. Nous ne voulons être ni une synagogue, ni une secte, fût-ce même la plus respectable de toutes, mais l'Eglise universelle, la cité hospitalière de tous ceux qui librement veulent croire et vivre en Dieu, aimer et servir leurs frères, concevoir et réaliser l'idéal humain ! » (Paroles de M. Félix Pétaux, à la fin de sa quatrième conférence à Neuchâtel).


Nous n'adoptons donc le christianisme libéral qu'en nous réservant très expressément d'en développer et d'en perfectionner de jour en jour suivant le progrès de nos lumières, le principe et les applications. Le titre que nous prenons exprime seulement le fait que les vieilles Eglises ne nous suffisent plus et que pourtant nous ne voulons pas vivre dans l'isolement d'une négation stérile, ni renoncer aux bienfaits de la tradition religieuse librement interprétée, ni surtout nous priver de toutes les forces vives qu'engendre le libre et sympathique échange des idées et des sentiments. Nous sentons le devoir de remplir en ce domaine I comme en tous les autres, la condition normale de la vie humaine, la loi de l'association.

Nous voulons donc :


Une Eglise, mais sans sacerdoce,
Une religion, mais sans catéchisme,
Un culte, mais sans mystères,
Une morale, mais sans théologie,
Un Dieu, mais sans système.


Nous voulons enfin et nous croyons trouver dans le christianisme libéral :
Une religion de liberté

qui défende à l'homme de fléchir devant une autorité prétendue infaillible, pape, Bible ou synode;
Une religion de conscience,

qui ne fasse croire à personne, que son salut dépend de telle ou telle opinion ;
Une religion de raison,

qui n'étouffe jamais l'essor hardi de la pensée, mais encourage la science et prêche le progrès ;
Une religion d'action,

qui habitue à considérer comme hommes religieux, non pas ceux qui ont le plus de foi dogmatique, de formules pieuses ou de sentimentalité mystique, mais ceux qui en réalité font le plus d'efforts pour être bons, ceux qui ont la vie morale la plus riche et la plus élevée ;
Une religion d'égalité,

qui donne à tous non seulement les mêmes droits et les mêmes devoirs, mais les mêmes moyens de les remplir en fondant la société religieuse sur une base indépendante de toute théologie et de toute philosophie, en ôtant par là même toute raison d'être à la tutelle dogmatique d'un clergé quelconque ;
Enfin et surtout, une religion d'amour

qui rapproche autant que les autres désunissent, qui subordonne tout à la morale et qui ne la subordonne à rien, qui apprenne aux hommes non plus à se damner réciproquement pour des dogmes inintelligibles, mais à s'entraider et à s'entr'aimer pour le bien commun de l'Humanité.

à suivre

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  • : Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
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