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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 12:21

Aujourd’hui je m’interroge très souvent sur la façon dont les deux verbes croire et aimer ont réellement guidé ma vie. Pression socioculturelle ? Pas essentiellement, car j’ai toujours eu un certain recul devant le Sur–moi généré par l’Institution [ndlr - en l'occurrence un ministère au sein de l'Eglise catholique]  et donc j’ai gardé une certaine liberté, tout en jouant le jeu. Dégagé de toute mission définie par l’Institution, je me sens appelé à plus d’intériorité, sans pour autant m’enfermer dans ma chambre.


Une résidence pour personnes âgées, c’est un milieu complexe, fragile, un bouillon de culture à psychoses, fermé sur une voie unique vers une mort prochaine. Désoeuvrement, solitude, rancoeurs, égoïsmes, insatisfactions, tricheries, défiances. Peurs des maladies (des siennes et de celles des autres), des évènements du monde. Vie sans but, sans dynamisme. Leurs défauts se sont tellement intensifiés avec le vieillissement qu’elles sont vraiment difficiles à aimer.


Je dis elles, car nous sommes 6 hommes pour 45 femmes, et mises à part quelques exceptions les plus jeunes ont presque 10 ans de plus que moi… Qu’est-ce que je suis venu faire là dedans ? Je sais que je ne suis pas fini, comment apporter aujourd’hui un peu du salut acquis par Jésus-Christ ?


Je le résume en quelques lignes de conduite, pas toujours faciles à tenir, mais qui trouvent leur origine dans ce que j’ai retenu de l’Evangile : présence discrète, vigilante, mais sans s’imposer, sans entrer dans les manigances en tout genre. Donc écoute souvent sollicitée, faisant attention à ne pas écouter l’une plus que l’autre. Donc sans porter de jugement et surtout sans jamais trahir la confiance faite. Ce que je tiens de quelqu’un c’est à lui, c’est de lui…De là, beaucoup de confidences, de demandes de conseils en tout genre, de plaintes, de demandes de secours dans les peines ou les angoisses. Mais aussi de partages de joies familiales : naissances, mariages, réussites aux examens, emploi trouvé, visites d’enfants ou petits enfants. Accompagné souvent de « à vous on peut le dire » ...


C’est un espèce de rôle de médiateur d’espérance, de rappel à la vie, de pacification. Mais je suis comme eux : jour et nuit dans l’établissement, ça me gêne, alors j’essaie de me faire le plus petit possible. Ecouter mais me faire oublier. Je ne voudrais pas passer pour le pasteur et pourtant je me dois de leur faciliter l’accès à la conviction qu’elles sont encore aimées, même si elles sont plus ou moins abandonnées par leur famille ou rejetées dans cet entourage d’écorchées vives ...

à suivre ...

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commentaires

A
<br /> je ne trouve même plus les mots,Mon père! ( je n ai pas pu m ´empêcher, pardon)<br /> <br /> <br />
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  • : Eglise unitarienne francophone
  • : Le courant unitarien est né au XVI° siècle et a été la "benjamine" des Réformes protestantes. Il se caractérise par une approche libérale, non dogmatique, du christianisme en particulier et des religions en général. Les unitariens sont près d'un million dans le monde entier. En pays francophones (en Europe occidentale : la France et ses oays d'Outre-Mer, la Wallonie, la communauté francophone de Bruxelles, la Suisse romane, Monaco et Andorre ; au Canada : le Québec ; et en Afrique noire), il s'e
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